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Comment la revue « XXI » veut se relancer

Emmenée par une nouvelle équipe éditoriale, la revue trimestrielle « XXI » lance plusieurs podcasts, une collection de livres, propose une formule revisitée et bientôt des offres numériques. Avec pour objectif de retrouver la rentabilité en 2024.

Un autre chapitre s’ouvre pour la revue de reportages « XXI ». Animé par une nouvelle équipe éditoriale depuis septembre dernier, ce trimestriel lancé en 2008, qui a fait émerger en France le format du « mook » – magazine book, entre le magazine et le livre – multiplie les projets, notamment numériques, pour retrouver de l’élan.

Avec aujourd’hui entre 8.000 et 12.000 exemplaires vendus en moyenne en librairie (19 euros l’unité) et 8.000 abonnements papier, sa diffusion s’est érodée ces dernières années. « La marque XXI est très appréciée, mais n’est pas si connue, nous aimerions la porter auprès d’un public plus vaste », indique la rédactrice en chef nommée en septembre dernier, Elsa Fayner.

Podcasts avec Pascale Clark

Pour cela, plusieurs séries de podcasts, présentés par la journaliste radio Pascale Clark, ont été lancées en février, afin d’accompagner chaque parution et « d’occuper le terrain entre deux numéros, espacés de trois mois », précise Elsa Fayner. En association avec des producteurs spécialisés, ceux de wave.audio, l’équipe de « XXI » a ainsi conçu quatre formats : un feuilleton documentaire exclusif, les coulisses d’un reportage racontées par un des journalistes, la lecture d’un article par un comédien et une interview.

Toujours pour capitaliser sur le lien avec ses lecteurs, « XXI » se déploie aussi en librairie, avec le lancement récent d’une collection de petits livres, « XXI bis », dont chaque ouvrage, vendu 9 euros, contient un long reportage, suivi d’un entretien. « XXI » prévoit d’en faire paraître quatre à six par an.

Tout en conservant la recette qui a fait son succès, avec la part belle aux formats longs, aux histoires et aux reportages, la revue elle-même change légèrement les angles de ses sujets, afin que ses récits puissent dépasser le stade du constat, parfois fataliste. « Lors de l’enquête que nous avons menée auprès de nos lecteurs, le côté pessimiste a été un peu pointé du doigt. Nos lecteurs nous disent de continuer à raconter le monde tel qu’il va, mais de ne pas les laisser impuissants », résume Elsa Fayner.

Conversion au numérique

Enfin, « XXI », longtemps symbole de la résistance du papier face au Web, s’y convertit pleinement en lançant des abonnements numériques à partir d’avril prochain (49 euros pour 4 numéros, ainsi qu’une formule « petit budget » à 30 euros). Ils donneront accès à la revue par le biais d’une application smartphone dédiée ou d’une lecture en ligne via un navigateur Internet. Les abonnés papier auront tous accès à la version en ligne.

Avec ces différents projets, « XXI » espère « se rapprocher de l’équilibre en 2023 et commencer à être bénéficiaire en 2024 », selon la direction. La revue revient de loin. En 2018, le lancement raté de l’hebdomadaire « Ebdo » avait conduit à la liquidation judiciaire de la société éditrice de « XXI » et « 6 Mois », Rollin Publications, et sa reprise par la société F & S (éditrice de « La Revue Dessinée » et « Topo ») et Le Seuil.

Le redressement entamé par les nouveaux actionnaires a été freiné par la crise du Covid, des problèmes de distribution puis l’envolée du prix du papier qui ont ralenti le retour à l’équilibre, précise la direction de « XXI ».

 

Lire : Les Echos du 17 mars

 

Jean-Philippe Behr

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