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La papeterie comtoise Zuber-Rieder reprise par Fedrigoni

La PME du Doubs cherchait à augmenter ses capacités de production. Ses salariés ont approuvé l’offre de rachat de 100 % du capital par Fedrigoni.

Une page s’apprête à être tournée à la papeterie Zuber-Rieder . Réunis en CSE, les représentants des 130 salariés de cette entreprise fondée en 1883 à Boussières, dans le Doubs, viennent d’émettre un avis favorable, à l’unanimité, concernant l’offre de reprise présentée mi-novembre par Fedrigoni. Le montant de l’opération n’a pas été communiqué.

Le dossier devrait être bouclé « dans les prochaines semaines », se félicite Luc Gaillet, le président de Zuber-Rieder. La papeterie franc-comtoise pourrait être la sixième acquisition du papetier italien en 2022, et constituer un pas de plus vers la position de leader mondial du papier de luxe et du papier pour étiquettes de vins et spiritueux qu’il vise.

Détenu par Bain Capital, BC Partners et une partie du management, Fedrigoni est implanté à Vérone et est centrée sur les papiers de spécialité et adhésifs. Le groupe affiche un chiffre d’affaires de 2,2 milliards, emploie 4.500 salariés et est présent dans 132 pays.

Offre large

Les planètes semblaient s’être alignées pour cette reprise. L’appétit de Fedrigoni coïncidait avec le problème de capacité de Zuber-Rieder. Coincée entre la route et le Doubs, et dans l’impossibilité de s’étendre, l’entreprise avait retenu l’option, fin 2021, de s’adosser à un groupe.

Elle était auparavant passée de quatre à cinq équipes, « vite saturées », et s’était résolue à un peu de sous-traitance. « Mais notre process nécessite beaucoup d’interventions humaines et n’est pas facile à sous-traiter. Nous avions d’abord cherché une solution de croissance externe et visité une dizaine de petites papeteries en Europe, sans succès », raconte le dirigeant.

Avec Fedrigoni, qui pourra mettre à disposition de la papeterie des capacités de production en différents points du globe, le problème devrait vite être résolu. De son côté, l’Italien s’offre un acteur de premier plan du papier pour le marché qu’il cible. Zuber-Rieder est présent dans tous les vignobles du monde et revendique l’offre la plus large du marché, soit une cinquantaine de références de papiers dont l’un, breveté, résiste à une immersion dans un seau à glace pendant 24 heures.

25 millions engagés

Les repreneurs prévoient de garder la totalité de l’effectif. Luc Gaillet et Alain Martz, directeur général et co-actionnaire, céderont la totalité du capital, mais resteront dans l’entreprise. Ils avaient repris cette société au début des années 2000 alors qu’elle était engagée dans un plan de continuation consécutif à un dépôt de bilan.

Les deux hommes avaient alors choisi de se concentrer sur deux marchés de niches : le packaging de luxe et les étiquettes pour vins et spiritueux . Avec succès. Depuis sa sortie du plan de continuation, Zuber-Rieder a engagé 25 millions dans son outil industriel et multiplié par cinq son chiffre d’affaires en vingt ans. La barre des 50 millions a été dépassée pour la première fois en 2022, dont plus de 50 % à l’export.

 

Lire : Les Echos du 13 décembre

 

Jean-Philippe Behr

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