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La Poste va lancer un timbre numérique

Le groupe public va proposer, à partir de 2023, d’affranchir un courrier depuis son smartphone, grâce à un code acheté sur l’application La Poste, à retranscrire à la place du timbre.

C’est une innovation à la croisée de deux mondes que La Poste s’apprête à lancer : un « timbre numérique », pour les Français toujours désireux d’envoyer des lettres et des cartes postales, et prêts à les affranchir en utilisant leur smartphone. Le groupe public a en effet annoncé, mardi 28 juin, ce nouveau service, qui sera disponible début 2023. « Il donne la possibilité à tous, quel que soit le lieu ou l’horaire », de poster un courrier « sans avoir de timbre sous la main, grâce à un code unique à huit chiffres acheté sur l’application La Poste, en trois clics », explique l’opérateur. Le client devra recopier ce code sur l’enveloppe, à l’emplacement prévu pour le timbre.

« C’est une vraie prouesse industrielle et technologique, qu’aucune autre poste dans le monde n’est parvenue à lancer », s’est félicité le groupe, qui s’est appuyé sur sa filiale Probayes, rachetée en 2016, spécialisée dans la data et l’intelligence artificielle, pour créer des algorithmes issus de la cryptographie. Ce modèle permet « de générer plusieurs millions de codes sécurisés avec seulement huit caractères », des codes « suffisamment différents les uns des autres pour à la fois tolérer de faibles erreurs de lecture et réduire au maximum le risque de fraude », promet La Poste.

Ce nouveau timbre en ligne devra toutefois trouver son public, entre les 13 millions de Français éloignés du numérique et ceux, également nombreux, réfractaires au courrier postal.

Un vaste plan d’investissement

Cette initiative s’inscrit dans un vaste plan d’investissement de 800 millions d’euros en faveur du réseau postal sur les cinq prochaines années, qui seront consacrés à la fois au numérique et à la modernisation des bureaux de poste. Fin 2027, ils devraient tous avoir été rénovés.

Au fil des ans, ce réseau a nettement diminué, le nombre de bureaux étant passé de près de 10 000 en 2012 à un peu plus de 7 000 aujourd’hui. Une politique que La Poste justifie notamment par une forte baisse de la fréquentation (elle recensait, en 2021, une moyenne de 900 000 visiteurs par jour, contre près de 2 millions il y a dix ans).

Dans le même temps, pour maintenir un service de base sur le territoire, le groupe continue à ouvrir des relais La Poste installés chez les commerçants. Il en existe aujourd’hui plus de 3 000, et La Poste souhaite densifier ce maillage. Des discutions sont notamment en cours avec une dizaine d’enseignes traditionnelles, dont E.Leclerc et Carrefour.

L’opérateur veut également profiter de l’essor de l’e-commerce et accélérer le déploiement de ses consignes Pickup, qui permettent aux clients de retirer ou de déposer des colis dans ses bureaux de poste, en gare ou dans les enseignes de la grande distribution. Son objectif est de passer de 800 consignes, aujourd’hui, à 2 000, en 2023. D’autres acteurs de poids investissent ce marché : Amazon et ses Lockers, et la plate-forme de vente de produits de seconde main Vinted, qui proposera à ses clients franciliens des consignes installées dans une vingtaine de supermarchés Franprix (Groupe Casino) et Carrefour, à partir de fin juin.

 

Lire : Le Monde du 28 juin

 

Jean-Philippe Behr

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