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L’appel d’Éric Fottorino pour la presse papier

Dans « La presse est un combat de rue », le directeur du « 1 » plaide, à rebours de la révolution numérique, pour l’info imprimée.

 

C’est un livre qui serre le cœur, mais qui donne aussi envie de se battre. C’est un livre qui parle de la presse, celle que l’on va chercher au kiosque, celle que l’on déplie en grand dans le métro en jouant un peu des coudes, celle qui tache les doigts et qui prend du temps. Du temps pour être écrite et fabriquée, du temps pour être lue, surtout. Ancien directeur du Monde, Éric Fottorino a été un artisan passionné de cette presse-là. Cofondateur depuis 2014 de trois ovnis intelligents et sans pub, l’hebdomadaire à succès le 1 et les trimestriels Zadig et America, c’est peu dire que malgré la crise historique que nous traversons, il ne baisse pas les bras.

 

Pourtant, comme son dernier livre* est mélancolique, narrant avec tristesse, avec colère souvent, un combat tellement inégal. Quand les kiosques disparaissent un à un de notre paysage urbain, quand le distributeur historique de la presse – Prestalis – fait naufrage sans que jamais ses dirigeants ne soient inquiétés pour leur gestion calamiteuse, quand nos contemporains shootés au « like » et à l’instantané décrochent, happés par les alertes numériques, au bout de quelques secondes de lecture et d’effort, comment sauver la presse papier ? Quel talent, quelle énergie faut-il pour espérer, au nom d’une certaine manière de vivre ensemble et de débattre, faire lever le nez de leur écran à nos contemporains et leur donner envie de réel, de substance, de lenteur : en un mot, d’imprimé ? Ce Don Quichotte y croit encore. Et donne envie, malgré les obstacles, d’y croire avec lui.

 

« La presse est un combat de rue », Éric Fottorino, éditions de l’Aube, 20 euros

 

Lire : Le Point du 6 mars

 

Jean-Philippe Behr

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