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Le manga accuse une lourde baisse des ventes en France

Deuxième segment du marché du livre, la BD et le manga ont démarré l’année en marche arrière, selon GfK Market Intelligence France. Mais le marché français du livre a bien résisté lors du premier trimestre, porté par la littérature générale.

Même les moteurs de Formule 1 peuvent finir par se gripper. Pilier de la croissance du marché français du livre ces dernières années, le manga vient d’accuser un lourd recul lors du premier trimestre. Entre janvier et mars, les ventes ont chuté de 18 % en volume, sur un an, repassant sous le seuil symbolique des 10 millions d’unités sur la période, selon GfK Market Intelligence France. L’an passé, ce format très en vogue avait déjà vu sa croissance notoirement ralentir. Mais cette fois, la marche arrière est littéralement enclenchée.

« Si les sorties restent nombreuses, le public a besoin d’un peu plus de temps pour adopter les nouvelles séries par rapport aux mastodontes historiques tels que One Piece ou Demon Slayer », souligne Casseline Rosello, consultante chez GfK Market Intelligence Livre.

17 millions d’exemplaires écoulés.

Au total, le pan de marché englobant la BD traditionnelle et le manga a vu ses ventes reculer de 12 % en volume, sur un an, lors du premier trimestre, à un peu plus de 17 millions d’exemplaires écoulés. En valeur, la chute est moindre (-6 %), à 190,5 millions d’euros entre janvier et mars ; un effet dû mécaniquement à la hausse des prix ces derniers mois. Ce niveau d’activité de la BD et du manga demeure deux fois plus élevé qu’en 2019, précise GfK.

Reste qu’en dépit de cette chute notable du deuxième segment du marché du livre derrière la littérature générale, l’industrie a continué de résister au marasme économique ambiant. Lors du premier trimestre, celle-ci affiche une hausse de 1 % sur un an, en valeur, à plus de 850 millions d’euros, pour une baisse de 3 % des ventes en volume à 70,8 millions d’unités. Par rapport à 2019, le secteur affiche une croissance de 19 % en valeur et de 10 % en volume.

La bonne tenue de la littérature générale

Les raisons de cette résistance ? Plusieurs segments de marché ont compensé la déperdition du manga et de la BD. En premier lieu, la littérature générale est en hausse de 4 %, sur un an, à près de 245 millions d’euros pour près de 20 millions d’exemplaires écoulés lors du premier trimestre (+3 %). « Les Français sont particulièrement friands de romans (+7 % en volume, soit 15,8 millions de livres de fiction moderne) », détaille l’institut GfK.

Une tendance qui se ressent dans le Top 10 des ventes, où le livre « Le Suppléant » du Prince Harry arrive à la première place devant les deux tomes (« Le Grand Monde » et « Le Silence et la Colère ») de la nouvelle trilogie de Pierre Lemaitre, « Jamais Plus » de Colleen Hoover ou encore « Les Douleurs fantômes » de Mélissa Da Costa. Une seule BD émarge dans ce classement en ce début d’année : « Le Monde sans fin » de Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, le gros succès de l’exercice 2022.

De leurs côtés, les livres de beaux-arts ainsi que ceux de tourisme et de voyages affichent des croissances respectives, en valeur, de 13 % et 29 % sur un an. Par rapport au premier trimestre de 2019, les ventes en volume des premiers sont en hausse de 16 % quand celles des seconds accusent encore une baisse de 17 %, poursuivant leur pénible rattrapage post-pandémie.

 

Lire : Les Echos du 19 avril

 

Jean-Philippe Behr

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