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Pourquoi Bayard et Hachette Livre investissent dans PowerZ

PowerZ veut devenir le « Fortnite de l’éducation ».

Les deux poids lourds de l’édition française ont participé au deuxième tour de table de la jeune pousse tricolore lancée par Emmanuel Freund, cofondateur de Blade. Une façon de se diversifier et d’accompagner pédagogiquement le projet.

Ce sont deux noms de sociétés que l’on n’a pas l’habitude de voir mentionner lors des levées de fonds des start-up tricolores. Deux des poids lourds de l’édition française, Hachette Livre et Bayard, ont participé au récent tour de table de sept millions d’euros de la jeune pousse PowerZ – lancée par Emmanuel Freund le cofondateur de Blade récemment repris par OVH -, qui entend, rien de moins, que de devenir le « Fortnite de l’éducation ».

Hachette Livre avait lui déjà participé à la première opération en septembre dernier (3 millions d’euros). « L’écosystème numérique éducatif français essaie péniblement de démarrer depuis des années et cela fait longtemps que j’entends des sociétés dire : « on va gamifier l’éducation », souligne Célia Rosentraub directrice générale de l’e-éducation chez Hachette Livre. Là, pour la première fois, il y a une vision de long terme et une opportunité d’atteindre une taille critique. PowerZ n’est pas du « B to B » mais est destiné aux consommateurs et a une vocation internationale », poursuit celle qui chapeaute aussi l’éditeur scolaire Hatier (qui publie notamment le Bescherelle).

Conseils pédagogiques

Avec PowerZ, le groupe n’entend pas se cantonner uniquement à un rôle d’investisseur. « Nous allons nous impliquer en les accompagnant sur le volet pédagogique. Cela va aussi être un laboratoire pour nous : voir où les enfants rencontrent des obstacles dans l’apprentissage et comment nous pouvons les aider à les surmonter », détaille Célia Rosentraub. Il est aussi possible que nous portions certains de nos contenus au sein de PowerZ. Nous n’excluons pas non plus un jour de lancer des compléments papiers au jeu ».

Pour le groupe Hachette, investir dans le jeu vidéo n’a rien d’une nouveauté. Neon Play, Brainbow, IsCool : l’entreprise avait mis la main sur ces trois acteurs du mobile en 2016 et 2017. Une manière pour la firme française de se diversifier, de générer de nouvelles lignes de revenus, mais aussi d’aller chercher des compétences qu’elle n’a pas nécessairement en interne.

Une première pour Bayard

Plus surprenant, Bayard a aussi participé au tour de table et a fait, lui son entrée au capital de la jeune pousse. Le type d’investissement dont le vénérable groupe de presse et de l’édition jeunesse, qui a vu le jour en 1873, est peu coutumier. Tout particulièrement dans le domaine du jeu vidéo.

« Notre indépendance repose sur la solidité de notre trésorerie et on ne la place donc pas particulièrement. Nous n’avons pas une vocation d’investisseurs », note Pascal Ruffenach, président du directoire de Bayard. Mais ce projet nous a vraiment séduits et l’intérêt pour nous va être d’apprendre et d’avoir un partage d’expérience avec PowerZ dont nous pourrons nous servir pour améliorer l’expérience de nos abonnés digitaux notamment ».

A la rentrée prochaine, Bayard compte également commercialiser une enceinte pour les enfants, baptisée « Merlin », un projet monté via une coentreprise avec Radio France. Les poids lourds français de l’édition ne veulent pas que le monde de demain s’écrive sans eux.

 

Lire : Les Echos du 9 juillet

 

Jean-Philippe Behr

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