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SCOR met en vente l’éditeur Humensis (PUF, Belin, Editions de L’Observatoire)

Le réassureur SCOR n’avait plus de raison de conserver Humensis après la mort de Denis Kessler, son emblématique président. Ce dernier était le fondateur du groupe d’édition, déficitaire. Plusieurs prétendants sont évoqués.

Un mois après le décès de Denis Kessler, l’ancien patron de SCOR, le réassureur a mandaté la banque d’affaires Gimar & Co pour revendre son groupe d’édition Humensis (PUF, Belin, Les Editions de L’Observatoire), selon des sources proches du dossier confirmant une information du site L’Informé. Aujourd’hui, quatre à cinq candidats seraient intéressés, selon nos sources, et la valorisation s’élèverait à près de 30 millions d’euros.

Parmi les prétendants possibles sont évoqués Albin Michel ou Madrigall (Flammarion, Gallimard). Le premier a déjà un pied dans le scolaire avec sa maison Magnard. De son côté, Madrigall (dont la maison Flammarion est déjà actionnaire minoritaire de Humensis) avait manifesté son intérêt pour ce segment du marché en 2022, quand la possibilité d’une revente par appartements d’Editis par Vivendi était encore sur la table. Albin Michel et Madrigall ne font pas de commentaires.

« Le meilleur pour Humensis »

« Tout semble indiquer que la cession de Humensis se fera en intégralité et qu’une vente par appartements n’est pas d’actualité », déclare aux « Echos » Muriel Beyer, directrice des Editions de l’Observatoire et directrice adjointe de Humensis.

De son côté, « SCOR souhaite le meilleur pour Humensis », réagit un porte-parole du groupe de réassurance. Il y a un mois encore, SCOR indiquait que Humensis n’était pas en vente, à la veille du décès de son président Denis Kessler. La disparition de cet universitaire, qui fut l’homme fort du groupe pendant plus de vingt ans et l’artisan de la création du groupe d’édition, a scellé le sort de la filiale déficitaire.

La présence de SCOR dans une activité très éloignée de son coeur de métier d’assureur des assureurs faisait l’objet de débats récurrents en interne. Arrivé en mai, le nouveau directeur général, Thierry Léger, a d’autres priorités : redresser le groupe, qui a perdu 300 millions d’euros l’an dernier, et préparer la nouvelle stratégie.

Recapitalisation de 8 millions d’euros fin 2022

Fondé en 2016 après le rachat de Belin et des Presses Universitaires de France (PUF) par SCOR et l’arrivée de Muriel Beyer en provenance de Plon (Editis), Humensis s’est étoffé rapidement. Avec notamment l’acquisition des éditions des Equateurs en 2018, moyennant 2 millions d’euros.

Mais depuis sa création, Humensis a généré plusieurs millions d’euros de pertes, ce qui a contraint SCOR à recapitaliser la société à hauteur de 8 millions d’euros fin 2022. Depuis, le réassureur a réduit la voilure sur plusieurs postes de dépenses. Le magazine « Pour l’Eco » pourrait ainsi voir sa version papier être arrêtée pour basculer sur le numérique uniquement.

« Cette année, nous allons réduire les pertes », prévoit Muriel Beyer qui mise notamment sur les sorties des livres de Gaspard Koenig, Luc Ferry ou encore de Mikhaïl Khodorkovski à la rentrée. « En 2024, nous serons certainement à l’équilibre car il y a une réforme scolaire, ce qui va profiter à Belin. » Le chiffre d’affaires de Humensis tourne autour de 45 millions d’euros pour les exercices sans réforme scolaire et monte à 55 millions d’euros les autres années, précise la dirigeante.

 

Lire : Les Echos du 11 juillet

 

Jean-Philippe Behr

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