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25 licenciements chez Corlet

De la Légion d’honneur aux licenciements, comment cette imprimerie fait face avec difficulté à la crise du papier

25 emplois vont être supprimés d’ici à cet été chez Corlet Imprimeur à Condé-en-Normandie. Cela représente 10 % des effectifs de cette société créée dans les années 60, mais qui fait face aujourd’hui à la crise du papier.

Dans le monde moderne, tout va vite, très vite. Il y a 9 ans, Charles Corlet recevait la visite d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. Le futur président de la République venait remettre la prestigieuse Légion d’honneur à celui qui avait transformé un atelier d’imprimerie familial en empire, avec 9 sites de production.

Cette distinction récompensait le parcours parfait d’un Normand qui n’avait que le certificat d’études au moment de commencer à travailler dans l’imprimerie de son père. À 25 ans, il en devenait le patron.

En 2016, “l’imprimeur paysan”, comme il aimait s’appeler, passait la main, mais gardait un lien très proche, familial, à l’image de ce reportage diffusé à l’époque.

Longtemps, l’entreprise a écrit une histoire fleurissante, modernisant ses outils de production et créant des lieux de stockage, de routage pour anticiper la demande. Et puis, la machine s’est grippée.

La crise du papier

Ne dépendre de personne a été une force. “Quand vous travaillez dans une entreprise familiale et que vous n’avez pas de compte à rendre à des actionnaires autres que les collaborateurs que nous avons, c’est plus facile d’aller de l’avant”, déclarait le patron.

Mais le monde de l’imprimerie est entré en crise dès les années 2000, avec le développement de la digitalisation, et du livre numérique par exemple, mais aussi la limitation de la publicité dans les boîtes aux lettres, et la raréfaction du papier de plus en plus demandé pour emballer les produits à la place du plastique.

La longue période de Covid a amplifié le problème. Corlet fut la première société du Bocage virois à bénéficier du “prêt trésorerie Covid-19” de la Région Normandie, à hauteur de 100.000 euros. Pas suffisant pour inverser la mauvaise dynamique.

Malgré ce contexte compliqué, la société continue aujourd’hui de se battre et investit encore dans de nouvelles machines.

Des licenciements pour retrouver une meilleure santé financière ?

Aujourd’hui, sous la direction de Jean-Luc Corlet, fils de Charles, un plan de sauvegarde de l’emploi vient d’être mis en place au sein des services généraux et de supports.

D’ici juillet prochain, 25 de 246 salariés devraient être licenciés.

Lire : France3 Normandie du 4 avril

Jean-Philippe Behr

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