Après avoir mené une guérilla rhétorique contre la presse lors de son premier mandat, le président américain a renouvelé son arsenal pour intimider l’ensemble des médias hostiles à sa politique.
Loin du cœur. Et toujours plus loin des yeux. Durant la soirée d’Halloween, alors que s’organisait partout dans le pays une collecte de friandises, le 47e président des États-Unis jetait un nouveau sort aux journalistes. Le 31 octobre, Donald Trump décidait d’établir un cordon sanitaire médiatique. Son but: tenir la presse un peu plus à distance du Bureau ovale et de ses alentours.
Jusqu’à présent, la plupart des correspondants accrédités à la Maison Blanche pouvaient circuler librement dans une partie des bâtiments. D’une part l’«upper press», située près du Bureau ovale, qui accueille le bureau de la porte-parole Karoline Leavitt ainsi que les autres hauts responsables du service communication de la présidence. Et d’autre part, la «lower press», installée près de la salle où se tiennent les «briefings» destinés aux médias, où travaillent les autres attachés de presse. Si ce dernier espace reste accessible, il faudra désormais montrer patte blanche et obtenir un rendez-vous préalable pour accéder au premier. Motif invoqué? Il s’agit de protéger des «informations sensibles». Des restrictions, surtout, qui «entravent la capacité des journalistes à interroger les responsables, à garantir la transparence et à demander des comptes au gouvernement, au détriment du public américain», a dénoncé l’association des correspondants à la Maison Blanche (WHCA)…
Pascal Lenoir
