Les gens lisent moins, et donc ils réfléchissent moins clairement. On perd en intelligence et aussi en empathie. Et la lecture est un outil d’élévation sociale qui se perd.
L’expérience était simple ; la tâche l’était a priori aussi. Des étudiants en littérature de deux universités américaines ont reçu les premiers paragraphes de «Bleak House» de Charles Dickens et ont été invités à les lire puis à les expliquer. En d’autres termes : on a demandé à des étudiants en littérature anglaise de lire des œuvres littéraires anglaises du milieu du XIXe siècle. Cela pouvait-il être si difficile ?
Il s’avère que oui. Les étudiants ont été déconcertés par le langage juridique et déconcertés par les métaphores. Une description dickensienne du brouillard les a laissés totalement perplexes. Ils ne comprenaient pas le vocabulaire de base : un étudiant pensait que lorsqu’on disait qu’un homme avait des «moustaches», cela signifiait qu’il se trouvait «dans une pièce avec un animal, je pense… Un chat ?» Le problème n’était pas tant que ces étudiants en littérature n’étaient pas littéraires, mais plutôt qu’ils étaient à peine alphabétisés…






































