Dans un entretien au « Monde », cette chercheuse et enseignante souligne la nécessaire éducation des jeunes aux médias et, surtout à l’heure des fake news, à la culture des sources d’information. Elle interviendra, le 22 mars, lors du festival Nos futurs, organisé à Rennes.
Autrice de Grandir connectés. Les adolescents et la recherche d’information (C & F éditions, 2017) et coautrice des Enfants et les Ecrans (Retz, 2023), Anne Cordier scrute le rapport des jeunes aux médias comme chercheuse mais aussi comme enseignante. Elle a créé un cours sur la culture des sources d’information à l’université de Nancy. Elle participe samedi 22 mars à une des « grandes assemblées » du Monde au festival Nos futurs, autour du thème « Déconnecter… ou pas ! Est-il égoïste de se couper du monde ? » avec Christophe Ferveur, Jean Massiet, Syrielle Mejias et Paloma Moritz.
Dans un entretien que vous nous aviez accordé il y a deux ans, vous notiez que le sentiment de solitude face à l’information semble plus fort dans l’enseignement supérieur qu’au lycée. Repartons de là. Pourquoi ?
C’est d’abord lié au changement de statut social des jeunes. Ils s’autonomisent non seulement vis-à-vis des parents mais aussi vis-à-vis des enseignants. A l’arrivée à l’université, et je le regrette aussi en tant qu’enseignante moi-même, les relations sont plus impersonnelles… Pour le dire en termes savants, les années lycée sont celles de la socialisation – les jeunes incorporent des normes, des discours… –, alors que les années de fac sont celles de l’acculturation – les jeunes deviennent les acteurs principaux de leurs vies sociales et de leurs pratiques informationnelles…