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Canada : Postmedia ferme 15 journaux

Le chef de la direction de l’éditeur, Andrew MacLeod, a expliqué dans une note au personnel que les fermetures de journaux auraient lieu au Manitoba et dans la région de Windsor-Essex, en Ontario.

 

Postmedia Network a annoncé mardi la mise à pied d’environ 80 employés et la fermeture définitive de 15 journaux communautaires, alors que le conglomérat de journaux est confronté aux retombées financières de la pandémie de COVID-19.

 

« Notre entreprise, comme tant d’autres, a été durement touchée par le gel imposé à l’ensemble de l’économie canadienne et dans le monde », a écrit mardi le chef de la direction de l’éditeur, Andrew MacLeod, dans une note au personnel obtenue par La Presse canadienne.

 

L’impact de la crise sur les revenus publicitaires imprimés et numériques « a été très important », a-t-il affirmé.

 

« Je crois que Postmedia a pris toutes les mesures possibles à court terme pour stabiliser notre entreprise contre ces forces marémotrices sans précédent. »

 

L’entreprise « utilise pleinement toutes les subventions gouvernementales annoncées », mais il faut faire davantage pour surmonter les « énormes baisses » des revenus de l’industrie.

 

Postmedia fermera définitivement 15 journaux communautaires du Manitoba et de la région de Windsor-Essex, en Ontario, indique la note aux employés, qui a qualifié ces publications de « non financièrement viables ». Les fermetures comprennent le Selkirk Journal, le Paris Star, le Prairie Farmer et le Napanee Guide.

 

Les dernières éditions imprimées paraîtront dans la semaine du 4 mai. Le Napanee Guide et le Paris Star conserveront leur site web, a précisé l’éditeur.

 

La société possède neuf publications au Manitoba, selon son site web, et des dizaines en Ontario.

 

Postmedia fermera également Town Media Events, un groupe qui a produit des évènements grand public tels que la Gourmet Food and Wine Expo de Toronto.

 

Une trentaine de personnes perdront leur emploi en raison des fermetures permanentes.

 

L’entreprise effectuera également la mise à pied d’une cinquantaine de personnes dans ses équipes commerciales pour une période de trois mois, après quoi elle réévaluera sa décision.

 

Les travailleurs temporairement mis à pied peuvent avoir accès à la Prestation canadienne d’urgence (PCU) — qui fournit jusqu’à 500 $ par semaine à bon nombre de ceux qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie — et profiter des avantages sociaux de l’entreprise.

 

  1. MacLeod a ajouté que tout le personnel gagnant au moins 60 000 $ par année, à l’exception des représentants commerciaux mandatés, subira une réduction de salaire. Celles-ci seront réévaluées après trois mois.

 

Le chef de la direction prendra la plus forte réduction de salaire, soit 30 %, selon la note.

 

Les vice-présidents exécutifs céderont 20 % de leur salaire, les vice-présidents principaux, 17,5 %, les administrateurs 10 % et les directeurs et superviseurs 8 %. Le reste du personnel verra une baisse de 5 %, a précisé la note, mais ces réductions seront plafonnées pour que personne ne recule sous la barre des 60 000 $ par an.

 

« Ces décisions sont les plus difficiles à prendre et ne sont prises qu’une fois que toutes les autres options ont été explorées », a précisé M. MacLeod.

 

« Ces mesures visent toutes à mettre notre entreprise dans la meilleure position possible pour sortir de la crise actuelle et aller de l’avant avec notre stratégie », a ajouté Phyllise Gelfand, vice-présidente des communications, dans un courriel.

 

L’entreprise n’est pas la seule à lutter contre la baisse des revenus publicitaires pendant la pandémie.

 

Torstar, propriétaire du Toronto Star et d’autres journaux, a récemment mis à pied 85 employés, dont 11 postes dans les salles de nouvelles de journaux communautaires. Certains membres de la haute direction et du conseil d’administration ont vu leur rémunération être réduite de 20 %. Certains travailleurs du Winnipeg Free Press ont accepté une baisse de salaire temporaire au début du mois.

Au Québec, la propagation du nouveau coronavirus a déjà eu des effets chez Cogeco Média, qui exploite un réseau de 23 stations radiophoniques au Québec et en Ontario, où l’on a temporairement mis à pied 130 personnes, soit environ 25 % de l’effectif total, en raison de l’érosion des revenus publicitaires.

 

Les syndiqués et cadres du quotidien La Presse ont accepté le mois dernier une diminution de salaire de 10 % jusqu’à la fin de 2021, et la contribution de l’employeur aux régimes de retraite a été temporairement réduite.

 

Québecor, propriétaire notamment du Journal de Montréal et du Groupe TVA, a annoncé à la fin mars la mise à pied temporaire de 10 % de son effectif pour une durée de deux mois.

 

Lire : La Presse du 28 avril

 

Jean-Philippe Behr

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