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Chapelle Darblay : les manifestants à Bercy

Mobilisés contre la fermeture du dernier site français de recyclage papier, salariés et associations réclament l’aide de l’Etat contre la délocalisation de la papeterie Chapelle Darblay, près de Rouen.

Une centaine de papetiers en France se sont donné rendez-vous au pied de Bercy, à Paris, mercredi 28 avril, pour réclamer l’aide de l’Etat contre la délocalisation du dernier centre de recyclage de papier situé dans la banlieue de Rouen. « Sauvons la Chapelle Darblay ! » : le collectif Plus jamais ça !, qui regroupe syndicats et associations, a appelé à une « action de désobéissance » tôt jeudi matin pour avoir l’oreille du ministre de l’économie, Bruno Le Maire.

Fumigènes, banderoles, mannequins en bois portant gilets de sécurité et pancartes « SOS » de la CGT, FSU, Solidaires, de Greenpeace et d’Attac ont été lancés dans la Seine. « On a besoin d’appuyer plus fort pour sauver la Chapelle Darblay. Ce combat représente l’avenir de l’industrie en France, cette usine représente un tiers du recyclage du papier français », a expliqué le délégué syndical de la CGT, Cyril Biffault, devant une grande banderole tendue sur le quai de Bercy proclamant « pour qu’industrie rime avec écologie ».

Sans repreneur depuis sa mise en vente en 2019 par le géant finlandais du papier UPM, l’usine Chapelle Darblay de Grand-Couronne (Seine-Maritime) est maintenue en état de marche jusqu’au 15 juin, date à laquelle les machines seront envoyées sur un nouveau site en Amérique du Sud, selon le collectif.

« On a une usine qui (…) conjugue industrie et écologie avec des salariés compétents et on a un propriétaire qui refuse de vendre, alors qu’il y a des repreneurs. Et un Etat qui nous dit : “si le propriétaire ne veut pas vendre, qu’est-ce que vous voulez que je fasse ?” Donc ce qu’on exige de Bercy, de M. Le Maire (…) c’est qu’ils disent par écrit : “oui, on s’engage à la réouverture du site dans les plus brefs délais” », a complété le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Après presque quatre heures de présence, Greenpeace France a regretté dans un tweet que le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et son homologue déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, « refusent » de les recevoir. « Ma porte est ouverte aux organisations syndicales. Je regrette que la main tendue ce matin ait été refusée », a répondu un peu plus tard sur Twitter Mme Pannier-Runacher.

« Symbole d’économie sociale et solidaire »

La Chapelle Darblay, où 228 personnes ont été licenciées en 2020, représente un « symbole d’économie sociale et solidaire », selon Greenpeace. « Il y en a marre des belles paroles sur la transition écologique et sociale. Si ce gouvernement veut être crédible, qu’il commence par sauver cette usine de Chapelle Darblay, a déclaré la porte-parole d’Attac, Aurélie Trouvé. On attend aujourd’hui un engagement concret et ferme [de Bercy]. Tant qu’on n’a pas cet engagement, on reste là. » « Il faut être attentifs à la reprise du site industriel, on veut que Bruno Le Maire s’implique, il est capable de peser sur le choix du repreneur », a fait savoir la directrice générale d’Oxfam France, Cécile Duflot.

Le collectif est né en mars 2020 avec la publication d’une tribune signée notamment par Les Amis de la Terre, Attac, la CGT, la Confédération paysanne, la FSU, Greenpeace, Oxfam, l’union syndicale Solidaires, se donnant pour objectif de « reconstruire ensemble un futur écologique, féministe et social » face au « désordre néolibéral ». Une réunion des antennes locales du collectif en vidéoconférence est prévue les 28 et 29 mai, selon la CGT.

 

Lire : Le Monde du 28 avril

 

Jean-Philippe Behr

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