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Cinquante éditeurs appellent à “boycotter et saboter le monopole” d’Amazon

Entre anaphore et anathème, ces maisons n’ont pas choisi. « Nous ne vendrons plus de livres sur Amazon », martèle la cinquantaine de signataires d’un manifeste aux petits oignons. Dans un texte diffusé ce jour, les voici, idéalistes, partis même à constituer un mouvement de boycott réunissant « l’ensemble des maisons d’édition et acteurs·rices de la chaîne du livre ».

Au théâtre sont frappés les trois coups : ici, le message passera en cinq éclats argumentés, sommations sans frais, avec couperet inéluctable. Des maisons indépendantes, de petites structures, qui d’un geste soulèvent et envoient valdinguer la grande table.

Le voici disponible en intégralité.

Nous ne vendrons plus nos livres sur Amazon.

Son monde est à l’opposé de celui que nous défendons. Nous ne voulons pas voir les villes se vider pour devenir des cités-dortoirs hyperconnectées. Amazon est le fer de lance du saccage des rapports humains et de l’artificialisation de la vie. Nous devons, sans attendre, boycotter et saboter son monopole.

Nous ne vendrons plus nos livres sur Amazon.

Les conditions de travail dans ses entrepôts et en dehors (bas salaires, précarité, cadences exténuantes, pauses réduites, management électronique, chasse aux syndicalistes), son impact écologique (destruction des invendus, bétonisation, utilisation massive d’énergie pour les frets aériens et routiers), l’enrichissement démesuré de son patron et de ses actionnaires sont autant de marques du cynisme du modèle économique et social défendu par cette multinationale.

Nous ne vendrons plus nos livres sur Amazon.

Les librairies sont des lieux de rencontre, d’échange critique, de débat, de proximité. Un livre doit pouvoir être défendu auprès de ses lecteurs·rices par un·e libraire, un·e éditeur·rice, un·e auteur·rice et ne pas être invisibilisé par les « meilleures ventes du moment ». Nous ne voulons pas remplacer les conseils d’un·e libraire par ceux d’un algorithme ni collaborer à un système qui met en danger la chaîne du livre par une concurrence féroce et déloyale.

Nous ne vendrons plus nos livres sur Amazon.

Diffuser de la pensée critique ne peut se faire par ce type de plateforme. Si nous lisons, publions et défendons des textes, c’est pour affûter nos imaginaires et donner corps à nos refus comme à nos convictions. Nous ne sacrifierons pas notre idée du livre pour un compromis financier. Nous ne nous laisserons pas imposer un futur uniforme et impersonnel.

Nous ne vendrons plus nos livres sur Amazon.

Avatar d’un système global, Amazon représente un monde dont nous ne voulons pas et avec lequel il est grand temps de rompre.

Nous ne vendrons plus nos livres sur Amazon et appelons l’ensemble des maisons d’édition et acteurs·rices de la chaîne du livre à nous rejoindre dans cet engagement.

Les signataires :

Hobo Diffusion, Éditions Divergences, La Tempête – Éditions, Nada éditions, Éditions du commun, L’Œil d’Or, Les Éditions sociales, Éditions La Dispute, Éditions Grevis, Editions Ixe, Jef Klak, Panthère Première, Tendance Négative, Revue Audimat, La Lenteur, Le Monde à l’envers, Les éditions des mondes à faire, Les Éditions Du Bout De La Ville, HUBER Éditions, Archives de la zone mondiale, Smolny, Éditions Otium, Ici-bas, Éditions Pontcerq, Premiers Matins de novembre, Faces Cachées Éditions, Serendip-livres, Paon diffusion, Les Éditions libertaires, Gruppen editions, Black star (s) éditions, Le Chien rouge, Rue des Cascades, Éditions Dépaysage, Editions Goater, HumuS, Homo Habilis, Tahin Party, L’atinoir, Éditions Adespote, Éditions Blast, Asinamali, Éditions Daronnes, Les Éditions de la Roue, Éditions Noir et Rouge, Les Nuits rouges, Les Éditions de l’Éclisse, Même pas mal.

Pascal Lenoir

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