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Comment les nouveaux venus de la presse française cherchent à s’imposer

«Franc-tireur», «L’Informé», «Epsiloon»… plusieurs titres papier ou en ligne ont fleuri ces derniers mois.

Dans un secteur à l’équilibre financier fragile, comment réussir à imposer une nouvelle marque? Après de longs mois marqués par la crise sanitaire, le paysage français de la presse connaît depuis un an et demi un souffle nouveau, avec le lancement remarqué de plusieurs titres papier ou sur le digital. «Le dynamisme et la créativité sont clairement de retour dans la presse, qui a en bonne partie réussi à survivre aux difficultés économiques liée à la pandémie», remarque le spécialiste des médias et banquier d’affaires Jean-Clément Texier.

C’est le groupe Unique Héritage Media (UHM) qui ouvrait la danse en juin 2021, en lançant le magazine mensuel scientifique Epsiloon, avec d’anciens journalistes de Sciences & Vie (racheté par Reworld Media). «L’idée était d’adopter un ton pétillant pour montrer comment la science raconte le monde. Et non raconter l’actualité de la science… On estimait que cette offre n’était pas encore sur le marché», explique Emmanuel Mounier, président-fondateur d’UHM. Le média, qui compte une dizaine de journalistes, revendique en ce début d’année 2023 35.000 abonnés et «12.000 à 15.000 exemplaires vendus en kiosque selon les mois». «Des ventes très légèrement en dessous de nos objectifs», concède le dirigeant. Il espère atteindre les 50.000 abonnés fin 2023. Comme l’ensemble du marché, Epsiloon a dû affronter l’explosion du prix du papier, la tonne étant passée en l’espace de quelques mois de 400 à 1000 euros en décembre dernier. «L’appui du groupe a été essentiel pour pouvoir lancer notre marque, puis survivre à l’inflation», abonde-t-il. Malgré tout, Espiloon a dû augmenter son prix de vente d’un euro, à 5,90 euros. Le titre, qui touche un lectorat CSP+ pour l’essentiel de moins de 45 ans, n’a pas encore atteint l’équilibre financier. Il compte se diversifier ses prochains mois en enrichissant son offre de podcasts. «Aujourd’hui, vous avez deux stratégies possibles pour un média, estime Emmanuel Mounier. Accélérer à fond sur le digital ou, au contraire, miser comme nous sur un positionnement du temps long, en allant ceuillir les citoyens friands de lecture lors de leurs moments de déconnexion»...

Lire la suite : Le Figaro du 28/1/23 page 28

Pascal Lenoir

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