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Euro Packaging choisit la région Sud pour installer sa première usine hors d’Angleterre

Le producteur de sacs papier investit 47 millions d’euros à Port-Saint-Louis-du-Rhône pour contrer les effets du Brexit. Il va fournir 20 % des besoins régionaux.

Après des mois d’hésitations, le groupe britannique Euro Packaging, l’un des leaders européens des emballages papier, a préféré la région Sud aux Hauts-de-France pour implanter sa première unité de production hors du Royaume-Uni. Elle s’installera dans quelques semaines dans un entrepôt logistique de 8.000 mètres carrés à Port-Saint-Louis-du-Rhône, près de Fos (Bouches-du-Rhône), et mobilisera un investissement de 47 millions d’euros qui doit créer quelque 200 emplois sur le territoire.

L’aide importante apportée par la région (5,3 millions d’euros) n’est pas la seule raison de ce choix, qui n’était pas en haut de liste du cabinet conseil consulté par la famille Majid, à la tête du groupe. Son président, Ibrahim Majid, âgé de 27 ans et 3e d’une génération d’industriels indiens a d’abord été séduit par la présence à Marseille de la famille Saadé ( CMA CGM ), dont ils utilisent les services maritimes .

Les Majid ont constitué un conglomérat familial qui produit du papier d’emballage (200 employés en 2021 pour un chiffre d’affaires de 114 millions de dollars) pour la grande distribution, l’e-commerce et la restauration à emporter, mais aussi du chocolat pour M & M’s ou de l’aluminium recyclé. Le groupe est également propriétaire de 600.000 mètres carrés de planchers industriels à Birmingham, où il a son siège, d’une dizaine de tours à Dubaï et de 30.000 logements à Mumbai, en Inde. A Marseille, il va pleinement profiter des échanges portuaires avec l’Amérique du Nord où il tire l’essentiel de sa matière première. Il prévoit ainsi d’importer 364.000 tonnes de rouleaux (14.000 conteneurs) dès sa première année d’exploitation en 2023.

Pilote industriel

L’autre élément qui a guidé son choix est l’environnement de recherche trouvé localement. Il y a quelques mois, le groupe a pris une participation minoritaire dans la start-up Eranova, qui a construit un pilote industriel à Port-Saint-Louis-du-Rhône pour fabriquer des substituts de plastique biodégradables à partir d’algues échouées sur l’Etang de Berre. Elle pourrait l’aider à parfaire la qualité de ses nouveaux sacs papier lavables qui facilitent le recyclage. Des contacts ont aussi été pris avec le pôle d’innovation Henri-Fabre, dédié aux industries du futur, pour concevoir une usine 4.0 à faible impact carbone. Il réfléchit enfin à constituer une filière d’approvisionnement locale avec le papetier Fibre Excellence, basé à Tarascon , un des leaders français de la pâte à papier.

La motivation principale d’Euro Packaging reste cependant la réorganisation de ses circuits de production/distribution après le Brexit, qui complique ses exportations vers une vingtaine de pays. Depuis Marseille, sa nouvelle unité prévoit de couvrir au moins 20 % des besoins régionaux mais également de livrer ses clients français et limitrophes. La demande est portée par les avantages environnementaux. Selon une étude du cabinet Research and Markets publiée en avril, la taille du marché des sacs en papier devrait croître de 1,2 milliard de dollars d’ici à 2026.

 

Lire : Les Echos du 19 octobre

 

Jean-Philippe Behr

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