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Fabrègue a 100 ans : l’imprimerie familiale de Saint-Yrieix-la-Perche en sept dates

1919

 

C’est en juin 1919 que René Fabrègue fait l’acquisition du fonds de commerce de l’Imprimerie Roche à Saint-Yrieix. Il produit alors, avec deux ou trois compagnons, des imprimés commerciaux pour les artisans locaux et publie un hebdomadaire L’Écho de Saint-Yrieix, dont il assure la rédaction, la composition et l’impression.

 

N’étant pas propriétaire des murs, c’est fin 1920 qu’il fait l’acquisition de locaux plus vastes lui permettant d’orienter sa clientèle sur l’extérieur en imprimant notamment le premier périodique à diffusion nationale de l’entreprise « L’Indicateur de l’Enregistrement ».

 

Comme l’explique Emmanuel Fabrègue, actuel dirigeant de l’entreprise centenaire, dans la vidéo ci-dessus, l’installation dans le sud de la Haute-Vienne tient du hasard.

Corrézienne d’origine, la famille était installée à Bort-les-Orgues, mais son fils étant déclaré disparu à la suite de la Grande Guerre, la mère de René Fabrègue a vendu la première imprimerie familiale. Ce n’est qu’au retour de son fils que l’histoire entre Saint-Yrieix et la famille Fabrègue a commencé.

1935-1952

 

La réussite des initiatives de René Fabrègue le conduit à se doter de nouveaux locaux mieux adaptés. En décembre 1935, il acquiert un terrain de 3.025 m² pour y faire construire, dès 1936, de nouveaux bâtiments. Les effectifs de l’entreprise atteignent alors 35 salariés. Lors de la guerre, la totalité du personnel masculin est appelée sous les drapeaux. La plus grande partie est faite prisonnière.

 

À la fin de la guerre, le retour des prisonniers et la diminution du nombre des commandes ont raison de la santé de René Fabrègue qui décède subitement le 6 juin 1945. C’est son épouse, qui décide de poursuivre l’exploitation en attendant que son fils, Jean-Pierre, achève sa formation professionnelle et vienne apporter sa contribution à l’entreprise en 1952. Les effectifs étaient alors de 27 salariés.

1972

 

Progressivement, l’entreprise compte de nouveaux clients importants : les Dictionnaires Joly et les Éditions Rossignol, puis les imprimés de la Comptabilité publique destinés aux percepteurs. Le marché de la Comptabilité publique avait donné à l’entreprise une très grande expérience pour le repiquage de certains imprimés au nom des perceptions.

 

Cette expérience va lui être profitable, lorsqu’en mars 1972, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de la région parisienne lançait un appel d’offres pour la personnalisation des feuilles de soins, un marché enlevé par Fabrègue. Dans le même temps, les effectifs qui s’élèvent à 204 personnes en 1972, atteignent 349 en juin 1985.

1983-1987

 

En 1983, Emmanuel Fabrègue, ingénieur de l’École suisse de l’industrie graphique, intègre l’entreprise en qualité de directeur technique. Deux années après, son frère Denis, diplômé de l’École des cadres du commerce et des affaires économiques, rejoint l’entreprise en tant que directeur administratif et financier. Caractérisée par une clientèle essentiellement administrative, l’entreprise, par souci de diversification, engageait, en 1987, un important programme d’investissements.

 

Dans une nouvelle usine de 4.000 m², où sont regroupés le stockage du papier et l’ensemble du parc de machines à imprimer, est installée une rotative 8 pages, 4 couleurs, de type Octoman de Man-Roland. Cette machine, à elle seule, représente un investissement de 16 millions de francs. Elle permet à l’entreprise d’amorcer sa diversification dans l’imprimé couleur et, de ce fait, de la métamorphoser tant du point de vue commercial que technologique.

1995

 

Mi-1995, est dévoilé un très important programme d’investissements d’un montant global de 50 millions de francs. Extension des locaux de l’entreprise par la livraison, début janvier 1996, de deux halls de stockage de 2.400 et 800 m² et la mise en service de quatre nouvelles machines à imprimer, courant 1996, dont une machine-feuilles, format 74 x 104, 8 couleurs, première machine de ce type installée en France par le constructeur allemand Manroland.

2008

 

Pour faire face aux évolutions technologiques et structurelles du marché de l’industrie graphique, Fabrègue Imprimeur démarre, courant août 2008, une deuxième rotative 16 pages. Cette machine, de marque Manroland et de type Rotoman, est particulièrement automatisée avec notamment un système de changement des plaques au vol.

 

La mise en service de cette nouvelle machine a également nécessité la construction d’un nouveau hall industriel d’une surface de 1.500 m² et le renouvellement de la demande d’autorisation préfectorale d’exploitation, l’entreprise étant éligible au titre des installations classées pour la protection de l’environnement.

2019

 

Centenaire de l’entreprise. Pour faire face à la révolution numérique, l’entreprise familiale poursuit sa diversification. La plus importante, une montée en puissance sur le packaging, où l’entreprise du sud de la Haute-Vienne fait valoir les compétences de ses salariés et son savoir-faire industriel.

 

« On joue sur la demande de qualité, explique Emmanuel Fabrègue. En imprimerie de labeur, le travail de l’imprimeur, c’est la dernière ligne sur la facture. Quelqu’un baisse ses prix d’un centime, notre client change de fournisseur. Le packaging, c’est différent : même si vous êtes 4-5 % moins cher, si vous faites planter la machine de votre client quatre fois par jour, ça ne va pas l’intéresser. Ils veulent des entreprises fiables. On est sur un marché B to B. C’est plus long d’y rentrer, mais une fois qu’on est référencé, on est plus difficile à déloger. »

 

Lire : le Populaire du Centre du 9 avril

 

Jean-Philippe Behr

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