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Hachette se lance dans le métavers, une première dans l’édition

Ce week-end, le numéro un français du secteur et la start-up PowerZ vont accueillir les premiers visiteurs dans leur propre monde virtuel. L’objectif, faire découvrir des ouvrages du catalogue d’Hachette aux plus jeunes.

C’est une première chez les géants du livre. Ce week-end, Hachette, le leader français et numéro trois mondial de l’édition (hors secteur professionnel), va faire le grand saut dans le métavers, au sein d’un monde virtuel développé en propre. Pour ce projet, le groupe s’est allié à PowerZ – une start-up française développant un jeu éducatif pour enfants -, chez qui le poids lourd de l’édition avait pris une participation à l’été 2021, au côté du groupe Bayard.

Unissant leurs forces, Hachette et PowerZ ont construit un monde virtuel, intitulé « Au-delà des pages ». Celui-ci va se découper en plusieurs îlots thématisés. A l’intérieur, l’utilisateur pourra se balader librement via son avatar et découvrir des ouvrages du catalogue d’Hachette. Mais le géant français ne va pas chercher à monétiser cette activité : ce métavers sera en libre accès.

Le coût du projet a été réparti à 50/50 entre Hachette et PowerZ et se chiffre à plusieurs centaines de milliers d’euros. Ce qui ne comprend pas les frais initiaux de développement, bien plus importants, du projet de jeu éducatif mené par PowerZ qui entend devenir le « Fortnite de l’éducation » et sera, lui, lancé à grande échelle dans quelques semaines.

« Nous avons préféré prendre notre temps »

« L’enjeu pour nous avec ‘Au-delà des pages’ n’est pas d’avoir un retour sur investissement immédiat mais de partir à la conquête des jeunes. On remarque qu’il y a un effet de cliquet. Les enfants qui ne prennent pas l’habitude de lire ne deviennent pas des lecteurs ensuite. Le métavers fait partie des nouveaux univers qui peuvent nous aider à toucher un nouveau public », explique Fabrice Bakhouche, directeur général délégué d’Hachette Livre.

Le groupe se lance alors que la fièvre du métavers, très forte fin 2021 lorsque Facebook s’était renommé « Meta », est considérablement retombée ces derniers mois. « On va vu beaucoup d’entreprises foncer dans The Sandbox ou d’autres métavers, mais nous avons préféré prendre notre temps. Au-delà d’un effet de mode, nous croyons aux possibilités de ces univers immersifs », fait valoir Fabrice Bakhouche.

« L’idée n’est pas d’en faire un écosystème fermé »

Parmi le large cheptel des maisons d’édition du groupe sur le point d’être racheté par Vivendi, une dizaine d’entre elles, essentiellement orientées sur le segment jeunesse, ont ou vont collaborer avec PowerZ. Pour ce lancement, la maison Rageot a ainsi été très impliquée. Avec la start-up, elle a planché pour proposer un univers immersif s’inspirant et/ou mettant en scène les oeuvres « Panique dans la Mythologie » de Fabien Clavel ainsi que le livre « Le Dernier Ours » de Charlotte Bousquet. Ces deux auteurs feront aussi office de guide métaversien ce week-end.

« La programmation va se renouveler régulièrement », expose Emmanuel Freund, le fondateur de PowerZ et ancien patron de Blade (« cloud computing »). Ce monde virtuel pourrait aussi accueillir à terme d’autres acteurs de l’édition et plus globalement de la culture, tels que des musées ou des concerts. « L’idée n’est pas d’en faire un écosystème fermé », précise Fabrice Bakhouche.

 

Lire : Les Echos du 1er juin

 

Jean-Philippe Behr

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