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Hausse persistante des ventes d’e-books et d’audio-books

Les achats de livres audio et électroniques continuent sur leur lancée. Mais ces chiffres ne devraient pas compenser un manque à gagner estimé entre 25% et 30% du chiffre d’affaires du marché par le CNL.

 

Les Français ne se contentent pas de manger et d’absorber, sans ciller, un nombre impressionnant de séries d’espionnage sur Netflix et Canal+, épicées de grands classiques de Louis de Funès pendant le confinement. Ils lisent -ou écoutent- des livres numériques avec un appétit qui ne se dément pas.

 

Depuis la cessation d’activité des librairies, le site Fnac.com affiche une croissance globale de 130% d’achats de livres électroniques. En tête du palmarès de ses dix meilleures ventes, un cocktail de polars, de nouveautés littéraires et de «feel-good books», à l’image de «Nuit sombre et sacrée» de Michael Connelly (Calmann-Levy), « Miroir de nos peines» de Pierre Lemaitre (Albin Michel), «Victime 2117» de Jussi Adler-Olsen (Albin Michel), «Le pays des autres» de Leïla Slimani (Gallimard), «Surface» d’Olivier Norek (Michel Lafon). Sans oublier  le para-scolaire, qui caracole en tête du peloton depuis la fermeture des écoles.

Téléchargements gratuits

 

L’augmentation des ventes de livres électroniques est du même ordre chez Amazon. Même si le distributeur répugne à livrer ses chiffres et précise «avoir focalisé les capacités logistiques en priorité sur l’alimentaire». Depuis la fermeture des écoles, le géant du e-commerce met également «gratuitement à disposition, des e – books de littérature enfantine comme «Les Malheurs de Sophie »…des classiques, des mangas et des dizaines de BD», ajoute-t-on en interne.

 

Les éditeurs eux-mêmes sautent le pas des téléchargements gratuits, à l’image de Gallimard. Depuis le confinement, la filiale du groupe Madrigall (Gallimard, Flammarion, Mercure de France…) offre sous forme numérique «des textes brefs et inédits d’auteurs déjà publiés dans la collection «Tracts», créée à la suite des grands débats sociétaux lancés par les «gilets jaunes», et intégrant des auteurs comme Régis Debray, Didier Daeninckx, Cynthia Fleury …», indique Alban Cerisier, secrétaire général du groupe.

 

Et les comptes sont bons. «Sur Eden Livres, notre plateforme de distribution commune mise en place avec Media Participations (Dargaud, Dupuis…ndlr) et Actes Sud, les ventes d’e- books atteignent 20.000 exemplaires par jour, contre 17.000 début avril et environ 8. 000 avant la crise », ajoute-t-il.

 

De son côté, aux éditions de L’Observatoire (groupe Humensis), Muriel Beyer, la directrice générale, s’apprête à lancer le 20 avril une nouvelle collection «Et après» de «petits livres numériques sur le monde d’après, signés par des essayistes comme Pierre-André Taguieff, Aurélie Jean, Gaspard Koenig…Ces e-books feront environ vingt-cinq pages et seront vendus 1,99 euros. A l’arrivée, nous constatons une hausse globale de 60% de nos ventes en numérique mais ce ne sera pas suffisant pour compenser la perte de chiffre d’affaires globale imposée par le confinement.»

Accélération de la révolution numérique

 

Editeurs et distributeurs partent en effet de chiffres modestes : l’e-book ne détient encore que 6% de part de marché en littérature générale.

 

Même son de cloche pour le livre audio, qui ne dispose toujours que d’une part de marché limitée (entre 1 et 2%), relativisant sa progression sur un plan financier… mais dont la commercialisation ne cesse de progresser . «Nous avons vu les ventes de téléchargements d’audio-books sur les plateformes passer de 30% la première semaine, à 40% la seconde puis 50% la troisième», témoigne Valérie Lévy-Soussan, PDG d’Audiolib (Hachette Livre). «Nous avons affaire à une clientèle plutôt jeune, masculine, déjà adepte des téléchargements et cette tendance devrait, selon nous, perdurer après la crise.» Idem à la Fnac où les ventes ont été multipliées par deux.

 

La révolution numérique s’accélère -enfin- dans l’édition. «Même si  après la crise, estimée entre 25% et 30% du total», relativise Vincent Monadé, président du Centre National du Livre (CNL).

 

Lire : Les Echos du 14 avril

 

Jean-Philippe Behr

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