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La bonne imprimante pour le bon usage

Pour savoir quel modèle d’imprimante choisir pour son entreprise, il faut partir de ses besoins. Une évidence ? Il faut croire que non, puisque les professionnels ont tendance aujourd’hui à regarder d’abord le prix, en se focalisant d’ailleurs sur le coût d’acquisition sans se préoccuper forcément du coût d’usage, qui peut singulièrement saler la note. À l’heure de la RSE, le critère environnemental est aussi de plus en plus scruté. Se baser sur les usages oriente en tout cas la décision entre imprimante simple ou multifonction, technologie jet d’encre ou laser, achat ou location.

Les volumes d’impression baissent dans les entreprises et les prévisions annoncent la poursuite de cette tendance. Le premier baromètre “Passage du papier au numérique dans les PME” du SNESSII, le syndicat qui rassemble la majorité des acteurs internationaux du marché de l’impression et des services informatiques, montre en effet que deux tiers d’entre elles tablent sur une réduction de leurs volumes d’ici trois ans. Seules 5 % estiment qu’ils devraient augmenter et 29 % anticipent tout de même une stabilité.

“Il faut regarder le coût total de possession : combien va coûter la solution d’impression de sa mise en route jusqu’à sa fin de vie”

Il n’empêche qu’être équipé d’un système d’impression est encore indispensable aujourd’hui. Et, sans surprise, les professionnels regardent en premier lieu le prix des machines au moment de leur réflexion. Dans ce cas, attention à ne pas se concentrer uniquement sur le coût d’acquisition, prévient Étienne Maraval, directeur marketing de Lexmark France. “Le coût d’usage doit aussi entrer dans le calcul. Il inclut par exemple l’achat de cartouches, les services de maintenance, la consommation électrique…” précise-t-il. Et Olivier Hanczyk, chef de produits solutions d’impression professionnelles et solutions logicielles chez Epson France, de résumer : “il faut regarder le coût total de possession, à savoir combien va coûter la solution d’impression de sa mise en route jusqu’à sa fin de vie”.

Un autre critère oriente de plus en plus le choix des entreprises : l’impact de l’appareil sur l’environnement. Désormais, il pèse notamment plus lourd dans les appels d’offres publics, sans s’imposer pour l’instant comme principal facteur.

Partir de ses besoins

S’il y a bien une chose que les entreprises doivent regarder en priorité pour se décider, ce sont leurs besoins. Un conseil évident qui ne se reflète pourtant pas toujours dans la pratique. “Il y a beaucoup d’habitudes chez les clients. Certains ont par exemple utilisé pendant des années des imprimantes multifonctions du type photocopieur A3 et gardent ce genre de machine alors qu’ils n’impriment jamais dans ce grand format. C’est pourquoi on leur recommande de prendre d’abord en compte les usages de leurs utilisateurs, surtout qu’ils ont énormément changé depuis le covid et le développement du télétravail”, explique Yann Le Moigne, responsable des solutions d’impression professionnelles chez HP France. Un avis partagé par Benjamin Claus, directeur marketing et communication de Kyocera. “La première question à se poser est celle du niveau de fonctionnalité dont l’entreprise a besoin. Ce point a une conséquence directe sur le choix entre une imprimante qui fait uniquement de l’impression et un multifonction, qui permet aussi la copie et la numérisation”, précise-t-il.

“La 1ere question à se poser : quel est le niveau de fonctionnalité dont l’entreprise a besoin ?”

Pour la bureautique classique, les constructeurs conseillent ainsi de se tourner vers une machine multifonction et multitâche afin de répondre aux attentes de tous les employés (impression couleur ou monochrome, scan, agrafage, perforation, etc.). Et c’est justement ce type de machine qui a la cote aujourd’hui. “Depuis une quinzaine d’années, les entreprises ont rationalisé leur parc d’impression en limitant le nombre d’imprimantes individuelles, qu’on retrouve maintenant plutôt dans les bureaux des responsables. Ces dernières ont laissé place dans les services à des appareils multifonctions partagés par des groupes de 15 à 20 personnes, qui sont plus polyvalentes”, explique Philippe Pelletier, directeur marketing digital printing et solutions chez Canon France.

Dans la guerre des techno, le laser domine

Partir de ses besoins influence également le choix de la technologie de son parc d’impression. Il en existe aujourd’hui deux : le laser et le jet d’encre. “Une imprimante jet d’encre est moins chère qu’une laser à l’achat, mais le coût du consommable est plus élevé”, expose Benjamin Claus. Quand les volumes d’impression sont importants, les imprimantes à jet d’encre se révèlent par ailleurs moins fiables. “L’une des difficultés du jet d’encre est que le rendu n’atteint parfois pas la qualité escomptée. Et, lorsque la machine ne fonctionne pas, il faut tout de même régulièrement nettoyer les buses pour s’assurer qu’elles ne se bouchent pas”, souligne Étienne Maraval. Ce qui peut vite s’avérer contraignant pour une entreprise. C’est pourquoi la quasi-totalité des constructeurs ont abandonné le jet d’encre pour les systèmes d’impression destinés aux professionnels, où les volumes à imprimer sont généralement importants.

“Aux États-Unis, les entreprises prévoient une augmentation des volumes d’impression à jet d’encre”

À noter néanmoins que, si l’imprimant à jet d’encre cède le pas dans les entreprises françaises, et plus globalement européennes, tel n’est pas le cas outre-Atlantique. Le rapport “Future of Work 2025” de Quocirca révèle en effet qu’aux États-Unis, les entreprises prévoient une augmentation des volumes d’impression à jet d’encre. “Bien que les imprimantes et multifonctions laser bénéficient de nombreux avantages (plus rapides, plus silencieuses, plus durables, avec une qualité d’impression supérieure), l’innovation en matière de technologie à jet d’encre a tendance à combler cet écart”, relève l’étude. À vérifier d’ici deux ans.

La location plutôt que l’achat

Pour s’éviter trop de contraintes, la plupart des entreprises louent aujourd’hui leur parc d’impression. “Un peu comme pour les voitures”, commente Philippe Pelletier. “Historiquement, les entreprises achetaient un véhicule et payaient la réparation et la maintenance quand elles en avaient besoin, tandis que maintenant la plupart le louent avec services inclus. C’est pareil pour les systèmes d’impression. Cette évolution est entrée dans les mœurs et leur permet de bénéficier des dernières avancées technologiques”, estime-t-il.

Les contrats de location sont souvent fixés pour une durée de quatre ou cinq ans. À leur terme, les structures renouvellent habituellement leur parc avec des imprimantes plus récentes. Une tendance qui change quelque peu selon Olivier Hanczyk. “Les entreprises s’aperçoivent qu’elles impriment moins et que leurs solutions d’impression n’ont pas forcément besoin d’être remplacées si rapidement. Elles demandent alors une extension de leurs contrats”, indique-t-il.

Louer s’avère aussi plus intéressant, financièrement parlant, pour les structures ayant besoin de plusieurs machines. Car, à l’achat, l’investissement peut vite s’envoler. “Notre marché suit la tendance générale de l’informatique ‘as a service’ : les entreprises veulent recentrer leur temps sur leur métier. Tout ce qui n’en dépend pas, elles préfèrent le confier à un prestataire. Nous n’y dérogeons pas”, indique également Yann Le Moigne. Les constructeurs l’ont bien compris et se sont adaptés à ces aspirations. En attendant que de nouvelles fassent leur apparition.

Agathe Perrier

Sécuriser son parc d’impression contre les cyberattaquesD’après une étude d’IDC sponsorisée par le Snessii, 60 % des PME françaises considèrent que les systèmes d’impression ne sont pas un risque en cas de cyberattaque. Et 37 % se sentent mal informées sur les risques que ces équipements représentent en pareille situation. Or, de par leur connectivité, ils sont bel et bien une porte d’entrée aux intrusions s’ils ne sont pas contrôlés et administrés. “Nous constructeurs, nous avons intégré dans les imprimantes multifonctions des paramètres qui permettent de les sécuriser par défaut – notamment des antivirus ou une analyse au démarrage de la machine pour s’assurer que le système d’exploitation n’a pas été modifié par un tiers. D’autres [options] peuvent ensuite être activées selon les besoins”, expose Philippe Pelletier, directeur marketing digital printing et solutions chez Canon France. Il peut par exemple s’agir de rendre inactif les ports USB d’une imprimante afin que personne ne puisse s’en servir. L’un des points clés est aussi d’installer les mises à jour, qui aident à réparer certaines failles. “Les utilisateurs ont ce réflexe pour leur ordinateur, mais c’est souvent négligé dans le domaine de l’impression. Or, si les mises à jour ne sont pas faites, l’équipement peut devenir une passoire”, prévient Étienne Maraval, directeur marketing de Lexmark France.

Les constructeurs recommandent par ailleurs de mettre en place un système d’accès à l’impression par badge ou code : le document ne sera imprimé que si l’utilisateur est physiquement présent à côté de la machine. Encore aujourd’hui, l’une des principales sources de fuite d’informations est liée à des papiers imprimés comportant des données confidentielles et jamais récupérés. À noter enfin : lorsqu’une entreprise se sépare d’une de ses imprimantes multifonctions, elle peut demander que le disque dur soit effacé, voire le récupérer.

Imprimantes 3D, la technologie guide le choixEn France, le nombre d’entreprises utilisant une imprimante 3D est encore faible : 4 % en 2020 selon la dernière étude sur le sujet publiée par l’Insee. Cette part monte toutefois à 17 % pour les sociétés d’au moins 250 salariés. “Les produits de l’impression 3D sont plus souvent utilisés en interne (79 %) que vendus (48 %), et sont plus fréquemment des prototypes ou des maquettes (84 %)”, précise par ailleurs l’Insee.

Il existe en tout cas aujourd’hui de multiples modèles de machines servant à imprimer en trois dimensions. Pour faire son choix, une entreprise doit d’abord comparer les différentes technologies existantes, qui répondent chacune à des besoins particuliers. Les imprimantes 3D à stéréolithographie (SLA), par exemple, utilisent un laser pour solidifier de la résine. Elles offrent une grande qualité de précision et de finition et sont ainsi particulièrement adaptées aux secteurs du médical ou de la joaillerie. Les plus courantes sont cependant les imprimantes 3D à dépôt de filaments (FDM) : ce procédé permet de produire un objet par empilement de fines couches de plastique. Mais dans l’industrie, notamment l’aérospatiale et l’automobile, on trouve plutôt des imprimantes 3D à poudre (SLS). Ici, un laser fusionne de fines couches de poudre pour fabriquer des objets résistants et durables.

Après comparaison des diverses technologies, d’autres critères sont à scruter : les matériaux compatibles – qui diffèrent selon des technologies –, la précision de la machine, la vitesse d’impression, la taille et la résistance du plateau d’impression… Le prix final dépendra de tous ces facteurs. Et la fourchette est (très) large : elle démarre aux alentours de 3 000 euros et peut grimper jusqu’à 250 000 euros. Autant dire qu’il y en a pour tous les besoins et tous les portefeuilles.

18 % des PME achetent des équipements d’impression d’occasion.
37 % des PME se déclarent prêtes à le faire.

Pascal Lenoir

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