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La presse américaine conteste à son tour les conditions de l’Apple Store

Les éditeurs de presse comme le « New York Times » ou le « WSJ » demandent à renégocier la commission de 30 % prélevée par la marque à la pomme. La même question se pose en France.

 

Epic Games, l’éditeur du jeu Fortnite, lui a intenté un procès, Facebook l’a attaqué dans un communiqué, et maintenant la presse américaine lui fait part de ses doléances : Apple fait face à une pression croissante de la part des entreprises présentes sur l’App Store, passage obligé pour accéder aux consommateurs sur les smartphones et tablettes de la marque.

 

Digital Content Next (DCN), une organisation professionnelle qui représente de nombreux médias américains dont les plus prestigieux comme le « New York Times », le « Washington Post », le « Wall Street Journal », des télévisions et des radios, a adressé un courrier jeudi à Tim Cook, le patron du groupe californien, pour lui demander comment ses membres pourraient obtenir de meilleures conditions. « Les termes de la place de marché unique d’Apple impactent fortement la capacité de [nos] membres à investir dans de l’information fiable et dans du divertissement de qualité, surtout face à des concurrents plus puissants », argumentent-ils.

 

Contractuellement, les développeurs paient aux plateformes de téléchargement des applis – l’App Store et le Google Play Store, principalement – une commission de 30 % sur les transactions des utilisateurs. Mais il existe des exceptions et le pourcentage baisse à 15 % la deuxième année pour certains abonnements. Apple estime que ces commissions sont la juste rémunération de sa puissance de distribution.

 

La même question se pose pour les éditeurs de presse français. Apple y pratique la même politique de commission que dans le reste du monde. « Certains jours, les recrutements d’abonnés via le store d’Apple ou celui de Google représentent 40 % à 50 % du total, explique Marc Feuillée, directeur général du ‘Figaro’. Nos revenus sont donc ponctionnés comme ceux des éditeurs américains et il n’est pas facile d’encourager les gens à s’abonner via nos sites car ils ont leurs coordonnées bancaires déjà inscrites dans ces stores. » Le stock des abonnés passés via les stores est inférieur à 40 %, mais c’est une partie importante du portefeuille. « Cette commission importante est un des sujets à traiter avec les Gafa, aux côtés par exemple du droit voisin », précise Marc Feuillée.

 

Les organes de presse américains se comparent à Amazon Prime Video, le service de streaming du géant du commerce en ligne, qui ne verse que 15 % de commission par abonnement à Apple.

Les conditions d’Amazon Prime Video

 

Epic Games a tenté la semaine dernière d’installer un système de paiement alternatif dans son application, pour contourner ceux installés par défaut.

 

Apple et Google ont immédiatement retiré Fortnite de leurs magasins d’applications… Epic Games les poursuit en justice, les accusant de pratiques anticoncurrentielles. Apple menacerait aussi de rendre incompatible ce jeu vidéo à succès et le moteur graphique 3D Unreal d’Epic avec les prochaines mises à jour de l’iPhone .

 

Facebook, de son côté, a tenté de négocier avec Apple pour un nouvel outil d’organisation d’événements en ligne payants, censés bénéficier aux PME en difficulté. En vain.

 

Le courrier de la DCN fait référence à des propos de Tim Cook lors d’une audition des patrons des géants de la tech par une commission de la chambre des représentants fin juillet.

 

Le dirigeant d’Apple avait alors admis que l’arrangement passé avec Amazon (dont le fondateur est propriétaire du « Washington Post ») était possible avec d’autres entreprises « qui rempliraient les conditions ». Les médias américains aimeraient désormais connaître la nature de ces conditions.

 

Lire : Les Echos du 21 août

 

Jean-Philippe Behr

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