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Lagardère réduit ses pertes grâce à l’édition et à l’année record d’Hachette

En 2021, le leader de l’édition en France et numéro trois mondial a généré près de 2,6 milliards d’euros de revenus. Un niveau historiquement haut qui a permis à Lagardère de limiter ses pertes nettes lors de l’exercice écoulé, à 101 millions contre 660 millions en 2020.

C’est une année record pour Hachette qui s’apprête à changer officiellement de propriétaire. L’an passé, le leader de l’édition en France et numéro trois mondial a dégagé des revenus s’élevant à près de 2,6 milliards d’euros, porté notamment par la sortie du dernier Astérix mais aussi par le boom global du marché du livre. Ce qui a représenté une hausse de 9,4 % par rapport à 2020 et un niveau historiquement haut pour la filiale du groupe Lagardère. En France, où ses activités ont décollé de 13,8 % sur un an, le groupe a franchi le mur symbolique du milliard d’euros de chiffre d’affaires. Une grande première.

« L’an passé, la France a tiré notre croissance alors qu’en 2020, ce sont les marchés anglais et américains qui nous avaient portés, souligne Fabrice Bakhouche, directeur général délégué d’Hachette Livre. Notre performance de 2021 est d’autant plus satisfaisante que nous n’avons pas sorti de méga ‘best-seller’ vendu à plusieurs millions d’exemplaires. Elle s’est construite sur notre catalogue d’auteurs que nous avons développé et installé dans la durée. » Pour l’année en cours, la maison mère Lagardère anticipe un « contexte moins porteur pour les ventes de livres en 2022 » et prévoit un chiffre d’affaires « à un niveau stable » au niveau de l’édition.

Un atterrissage qui ne devrait pas empêcher le groupe de se montrer actif sur le terrain des acquisitions après les rachats ces derniers mois de Paperblanks (papeterie) et Workman (édition) . « Nous sommes sur un marché avec de gros effets de volume et l’idée pour nous est de continuer à grandir dans l’édition pour atteindre une taille plus critique aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, fait valoir Pierre Leroy, PDG d’Hachette Livre. Nous voulons aussi compléter nos spécialités éditoriales sur des marchés de niche comme les jeux de plateau qui sont complémentaires à notre activité principale. »

Un « contexte moins porteur pour les ventes de livres en 2022 »

En attendant, ces résultats de l’édition sur 2021 sont une bouffée d’air bienvenue qui a permis au groupe Lagardère de limiter ses pertes, alors que Vivendi – contrôlé par Vincent Bolloré qui soufflait la 200e bougie de son groupe familial ce jour même -, s’apprête à lancer une OPA sur la société et l’ensemble de ses activités dont il possède déjà plus de 45 % du capital.

En 2021, la firme encore dirigée par Arnaud Lagardère a ainsi accusé une perte nette de 101 millions d’euros, contre 660 millions lors de l’année précédente en raison principalement de la déperdition de chiffre d’affaires dans le « travel retail » (le commerce dans les aéroports et les gares) qui a fortement souffert de la crise sanitaire. « On s’est fait rattraper par le Covid qui a mis une de nos deux jambes un peu par terre », a souligné Arnaud Lagardère, ce jeudi, lors de son audition par le Sénat dans le cadre de la préparation d’une loi sur la concentration des médias.

L’an dernier, l’activité « travel retail » de Lagardère a rebondi de 33,1 % par rapport à 2020, à 2,3 milliards d’euros. Mais cela représente à peine un peu plus de la moitié des revenus dégagés par cette activité en 2019. Du côté des autres activités du groupe, comprenant notamment les médias (« Paris Match », Europe 1, « Le JDD », Virgin Radio, RFM, la licence Elle), les revenus ont grimpé de 5,7 % sur un an, à 242 millions, contre 229 millions en 2020 et 288 millions en 2019.

En tout, le chiffre d’affaires global du groupe a atteint 5,13 milliards en 2021. Une remontée de 15,5 % sur un an, mais ce niveau de revenus demeure inférieur de 26,5 % à celui d’avant la crise sanitaire. Lors d’une conférence avec les analystes financiers, Arnaud Lagardère, qui a fait savoir dans le passé qu’il n’était pas hostile à l’OPA de Vivendi, a précisé qu’il avait pour projet d’augmenter sa participation au sein du groupe : « Je voudrais idéalement, si c’est possible car ça dépend des marchés, acquérir quelque chose comme 3 ou 4 % pour atteindre 15 % dans un futur proche. »

 

Lire : Les Echos du 17 février

 

Jean-Philippe Behr

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