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L’ancien bâtiment de France-Antilles sera-t-il détruit ?

L’ancien siège du journal France-Antilles, plus communément appelé l’Imprimerie officielle, pourrait être démoli. Initié par la CTM, ce projet est actuellement en attente de validation de L’architecte des Bâtiments de France.

Construite en 1936 par l’architecte Donat Honoré, L’Imprimerie officielle a longtemps servi de locaux pour les journalistes de France-Antilles. Aujoud’hui, elle pourrait être détruite si le projet de la CTM est validé au niveau national par l’architecte de France.

David Fontcuberta, Président de l’association Abité, défend une autre vision : celle de la valorisation du patrimoine et de la réhabilitation responsable. Caractéristique de l’époque moderniste, l’édifice est classé ACR – Architecture contemporaine remarquable – depuis 2015. Toutefois, à la différence d’un monument historique, cette classification ne le protège pas de la démolition.

Pour obtenir cette classification, il aurait fallu que la ville en fasse la demande, même si la CTM en est le propriétaire de l’édifice. « Ce label est attribué aux immeubles, aux ensembles architecturaux, aux ouvrages d’art et aux aménagements présentant un intérêt architectural ou technique particulier, jusqu’à ce que l’édifice fête son centenaire. Il vise à identifier les édifices et ensembles qu’il importe de préserver et de valoriser, tout en accompagnant leur transformation, pour les inscrire dans le temps long de la ville. »

David Fontcuberta, président de l’association Abité explique la raison pour laquelle il était important pour eux d’écrire un article sur l’ancien bâtiment de France-Antilles :

Depuis l’année 2021, on a commencé à faire des recherches sur l’architecture moderniste au centre-ville de Fort-de-France. C’est pour ça qu’on va commencer à sortir des articles sur les différents bâtiments modernistes remarquables de la ville. Notre premier article portera sur l’imprimerie officielle car on a appris la nouvelle sur la démolition du bâtiment. Aussi, on voudrait mettre en valeur le fait que c’est l’un des premiers bâtiments construits en béton armé.

Son emplacement géographique à l’entrée de la ville est stratégique. Pour David Fontcuberta, il existe plusieurs possibilités pour les édifices abandonnés de la zone :

Ça pourrait rentrer dans un programme très intéressant des rénovations afin de mettre en valeur la citoyenneté, l’architecture moderniste, notre patrimoine, la culture, etc. Il y a le bâtiment de tri de la poste qui a été endommagé par le séisme de 2007 et qui est en attente pour avoir un usage en réhabilitation. On a un parc de bâtiments publics abandonnés très important, mais avec beaucoup de qualités et d’espoir pour pouvoir faire un bilan.

Ainsi, la vision qu’ils veulent faire entendre est de penser davantage à l’écologie :

Nous sommes dans un moment de l’architecture où l’on doit penser à l’écologie, à la responsabilité humaine et aussi à la nature. Démolir et construire quelque chose de nouveau, ce n’est plus acceptable au 21ème siècle. On doit réutiliser, repenser, être responsable avec notre bâti, de notre patrimoine et aussi de la pollution.

 

Lire : RCI Martinique du 12 septembre

 

Jean-Philippe Behr

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