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Le magazine « Têtu » lève 1 million d’euros

Banijay, Groupe SOS et l’entrepreneur Frédéric Biousse souscrivent. Depuis qu’il a été racheté en avril par Albin Serviant, le magazine, souvent au bord du précipice financier, est devenu rentable.

 

Racheté en avril dernier par Albin Serviant , une ancienne figure de la French Tech à Londres – qui  pilote aujourd’hui l’antenne parisienne de la prestigieuse Founders Factory de Brent Hoberman -, « Têtu » est parvenu à l’équilibre pour son magazine et lève 1 million d’euros supplémentaires. L’appel de fonds a été souscrit auprès de Groupe SOS Participations, qui se définit comme la première entreprise sociale européenne, Banijay,  nouveau leader mondial de la production audiovisuelle , et l’homme d’affaires Frédéric Biousse.

 

Alors que « Têtu » génère en tendance 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires annuel, dont 70 % grâce à son magazine ayant reconquis des annonceurs importants, l’idée, explique Albin Serviant, « est, en plus de lever de l’argent, de s’appuyer sur ces nouveaux actionnaires pour que ce soit les diversifications qui représentent bientôt 70 % des revenus ».

 

Grâce à une levée de fonds sur la plate-forme Lita.co consacrée aux projets d’impact social et sociétal, « Têtu » devrait dépasser le million. Albin Serviant pense en effet que des particuliers voulant devenir actionnaires de « Têtu » pour ce qu’il représente à cet égard vont souscrire à hauteur d’environ 150.000 euros, soit plus que prévu à l’origine.

Pas loin de la rentabilité

 

Créé et financé par Pierre Bergé, puis vendu en 2012 et enfin tombé deux fois en liquidation – en 2015 et en 2018 -, « Têtu » s’est relancé en devenant une sorte de « coffee table book » trimestriel, plus axé sur le lifestyle et en mettant en place le réseau « Têtu Connect ».

 

Celui-ci accueille, contre des cotisations allant jusqu’à 50.000 euros, des entreprises souhaitant avoir accès à des études ou des contenus et créer des événements comme des conférences pour mieux traiter la problématique de la diversité en leur sein.

 

« La France est en retard dans la représentation des communautés LGBT et nous avons la crédibilité, notamment avec Groupe SOS, pour traiter d’autres sujets liés à la diversité comme la place des femmes, des handicapés ou des minorités ethniques », explique Albin Serviant.

 

Financé au départ par ce dernier, qui, avec des personnalités comme  Marc-Olivier Fogiel  et Hervé Labeille, a apporté 750.000 euros et conserve aujourd’hui 75 % du capital, « Têtu » a également reçu 250.000 euros du fonds Google DNI pour un projet technologique d’outil d’édition en ligne.

 

Ce projet, devenu un portail baptisé « Tetuconnect.com », bénéficiera de la levée de fonds avec l’embauche d’un responsable de communauté et la production de vidéos, domaine où les compétences de Banijay peuvent servir. Aujourd’hui, la publicité en ligne représente 15 % des revenus du titre qui a environ 600.000 visiteurs uniques mensuels sur le site du magazine.

 

Depuis avril, l’entreprise Têtu, « pas loin d’être rentable dans son ensemble » selon Albin Serviant, a également lancé un festival de musique, qui a accueilli 4.000 personnes en septembre dernier. L’entreprise veut également pouvoir mieux licencier sa marque. Il a par exemple lancé un guide avec Hachette. « Pour cela, les compétences dans le milieu de la mode de Frédéric Biousse seront précieuses », conclut Albin Serviant.

 

Lire : Les Echos du 16 janvier

 

Jean-Philippe Behr

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