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Le milliardaire Daniel Kretinsky s’apprête à voler au secours de « Libération »

Le patron du groupe Czech Media Invest et actionnaire indirect du « Monde » pourrait prêter 20 millions d’euros au quotidien.

Eclaircie en vue pour Libération. Selon nos informations, confirmant celles de Capital, le patron du groupe de médias tchèque Czech Media Invest (CMI) Daniel Kretinsky s’apprêterait à remettre au pot du quotidien.

Cela fait plusieurs mois que ses dirigeants ne font pas mystère de leur quête de nouveaux subsides. Au début de l’été, le cogérant de Libération et président de la holding Presse Indépendante SAS, Denis Olivennes, avait même avancé un montant d’une quinzaine de millions d’euros.

Déficitaire malgré une dynamique financière positive (7,9 millions d’euros de perte d’exploitation en 2021, contre 12 millions en 2020), le quotidien était censé trouver l’équilibre en 2023. La crise due au Covid-19 ainsi que l’augmentation du prix du papier ont participé du constat que cet objectif ne serait pas atteint. D’autant que Libération va devoir commencer à rembourser le prêt garanti par l’Etat (PGE) de près de 4 millions d’euros contracté au début de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Depuis 2020, Libération n’est plus la propriété d’Altice France, mais du Fonds de dotation pour une presse indépendante (FDPI), créé par Patrick Drahi lui-même. Alors qu’il s’était engagé, lors de ce transfert, à accompagner Libération le temps de son redressement, le propriétaire de SFR (et donc d’Altice, qui possède aussi BFM-TV, RMC, etc.) semble ne plus vouloir combler les trous. « Il y a déjà laissé 100 millions depuis 2014, il ne serait pas contre le fait qu’on trouve quelqu’un d’autre », reconnaissait un cadre de la direction, en juillet, au Monde.

Indépendance capitalistique et éditoriale

Le placement de Libération dans un fonds garantit au journal son indépendance capitalistique : il ne peut pas accueillir d’actionnaire. Pour voler au secours du journal, le magnat de l’énergie n’avait donc que deux possibilités : soit le faire sous la forme d’un don pur et simple, soit sous la forme d’un prêt. Selon nos informations, c’est cette deuxième option qui aurait été choisie. La somme de 20 millions d’euros est évoquée. Aucun des protagonistes du dossier n’a cependant souhaité s’exprimer.

 

Lire : Le Monde du 6 septembre

 

Jean-Philippe Behr

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