Les possibles repreneurs avaient jusqu’à ce jeudi 29 février pour déposer leurs offres. Trois repreneurs se sont manifestés pour sauver Le Quotidien de La Réunion. Parmi les offres, une, émane du groupe le Journal de l’Île, une offre portée par Jacques Tillier.
Placé en liquidation judiciaire depuis le 4 octobre dernier, le Quotidien de La Réunion est en proie à de grandes difficultés financières.
En décembre, le journal a obtenu trois mois de poursuite d’activité du tribunal de commerce grâce à l’attribution exceptionnelle par la Région d’une enveloppe de 600 000 euros.
Deux offres locales sur trois
Les repreneurs avaient jusqu’à ce jeudi 29 février pour se manifester. Trois offres ont été déposées au tribunal de commerce de Saint-Denis.
Le chef d’entreprise péi, imprimeur de métier, Alfred Chane-Pane s’est positionné et se propose de venir au secours du journal. Il avait formé un consortium péi pour la reprise du quotidien en novembre dernier mais ne s’était finalement pas manifesté.
La surprise vient du groupe concurrent le Journal de l’Île. Une offre portée par le président du JIR, Jacques Tillier. Journal également dans la tourmente financière, placé en redressement judiciaire le 10 janvier dernier. Il s’agit là de « l’offre la moins détaillée » souligne Olivier Danguillaume, journaliste représentant du CSE.
De son côté, le Groupe Média Capital renouvelle son offre. Présidé par le directeur de la rédaction et de la publication du Nouvel économiste, Henri J.Nijdam. Sa première offre avait été jugée irrecevable par l’administrateur judiciaire.
Aucune offre ne prévoit de reprendre les journalistes
Une fusion des deux offres existantes n’est pas écartée mais dans ce dossier, certains candidats pourraient se livrer à un jeu de poker-menteur. « Maintenant que les repreneurs sont connus, jusqu’à la date du 27 mars qui est notre prochain rendez-vous au tribunal, ils peuvent modifier ces offres » confirme Olivier Danguillaume.
Réunis en assemblée générale, les salariés du Quotidien ont pris connaissance ce matin, des trois offres. « On aura l’occasion d’échanger avec l’administrateur judiciaire, ce lundi, à l’occasion d’un CSE extraordinaire. Il nous donnera son sentiment de professionnel sur la qualité et le profil de ces offres » ajoute le délégué syndical, Edouard Marchal.
En attendant, un détail n’a pas échappé aux salariés. Aucun des repreneurs ne propose une prolongation des contrats des journalistes. « Les offres proposent la reprise entre dix et treize salariés dans la catégorie, employés de presse, commerciaux et cadres. Il y a douze salariés de cette catégoriee en CDI et un CDD. Dans tous les cas, aucun journaliste n’est repris. C’est assez embarrassant pour un journal » déplore le représentant du CSE.
Pascal Lenoir
