CCFI

L’industrie mondiale entravée par des pénuries hors norme

La reprise économique rapide provoque une situation inédite de rupture des chaînes d’approvisionnement. L’Europe se révèle particulièrement vulnérable.

Les Français qui souhaitent se mettre au vélo pendant l’été risquent d’être déçus. Impossible d’acheter une bicyclette rapidement, surtout s’il s’agit d’un vélo à assistance électrique. En cause, les difficultés d’approvisionnement. Le japonais Shimano, leader pour les freins et les systèmes de passage de vitesse des vélos de qualité, ne parvient pas à fournir les quantités demandées. Les fabricants de cadre haut de gamme se trouvent quasiment tous à Taïwan, et ils sont également débordés. Au premier semestre, un client français devait attendre au moins six mois la livraison de sa bicyclette électrique. Ce délai risque de s’allonger, car la production est carrément à l’arrêt chez certains fabricants. Moustache Bike, spécialiste français du vélo électrique, a arrêté sa chaîne d’assemblage située dans les Vosges pour une durée indéterminée.

C’est en réalité la grande majorité des industries qui sont touchées par ce phénomène de pénurie. L’économie mondiale s’est arrêtée brutalement au printemps 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. Mais le redémarrage a été tout aussi brutal. Et inattendu. Confrontés à la chute de leur activité, certains acteurs avaient décidé l’an passé de fermer leurs lignes de production. Or relancer la fabrication ne se fait pas aussi vite. C’est typiquement le cas dans l’acier. Le redémarrage d’un haut-fourneau prend plusieurs semaines, quand ce n’est pas plusieurs mois, si bien que des goulets d’étranglement se sont donc fait sentir dès la fin 2020. L’économie reprenant fortement dans le monde entier, les pays acheteurs se retrouvent vite en concurrence. Le bois pour la construction est ainsi actuellement aspiré par la Chine et les États-Unis, qui n’hésitent pas à le payer très cher. D’où une inflation galopante et des délais de livraison toujours plus longs en Europe.

Un des cas les plus problématiques est celui des semi-conducteurs. L’accélération de la numérisation de l’économie à la faveur de la crise sanitaire – les puces sont désormais partout, du téléphone portable au lave-linge, en passant par les machines-outils – a fait bondir la demande. Or il faut du temps pour relancer les capacités de production et encore plus pour en créer de nouvelles. À cela s’est ajoutée la sécheresse à Taïwan, qui a pesé sur une industrie gourmande en eau. D’où l’actuelle gigantesque pénurie de composants…

Lire la suite : Le Figaro du 12/7/21 pages 20 et 21

Pascal Lenoir

Nos partenaires

Demande d’adhésion à la CCFI

Archives

Connexion

Vous n'êtes pas connecté.

Demande d’adhésion à la CCFI