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Michèle Benbunan va prendre la direction générale d’Editis

Après avoir quitté la présidence de Presstalis il y a une semaine, Michèle Benbunan va reprendre les rênes d’Editis, numéro deux français sur le marché de l’édition et filiale de Vivendi.

 

Après avoir passé vingt-huit chez Hachette puis avoir assumé la direction – et le redressement – de Presstalis, Michèle Benbunan reprend la direction générale d’Editis.

La période de transition aura été brève. Une semaine après avoir annoncé son départ de la direction de Presstalis, Michèle Benbunan s’apprête à prendre les rênes du groupe Editis, numéro deux français de l’édition derrière Hachette et vingt-septième groupe d’édition mondial.

 

Après des négociations exclusives entamées le 30 juillet 2018 auprès de sa maison-mère l’espagnol Grupo Planeta,Vivendi, propriétaire de Canal+, Universal Music et Havas, avait intégré le groupe d’édition en janvier. Après avoir adroitement mené la transition d’Editis vers le rachat par Vivendi, Pierre Conte quittera ses fonctions de directeur général lundi soir.

« Tombée dans la marmite »

 

En fixant son choix sur Michèle Benbunan pour reprendre la barre du groupe d’édition, son président Arnaud de Puyfontaine, par ailleurs président de Vivendi, laisse peu de choses au hasard. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en économétrie et en modélisation économique de l’ENSAE, elle a, certes, démarré sa carrière en 1986 chez Arthur Andersen, en parallèle de ses études à Sciences-Po. Mais pour le reste, Michèle Benbunan est littéralement « tombée dans la marmite » du secteur de l’édition… Après avoir passé vingt-huit ans au sein du groupe Hachette Livre qu’elle a quitté en novembre 2017, elle s’est en effet attelée, comme PDG, au délicat sauvetage de Presstalis, première coopérative de distribution de la France (75 % du marché).

Subtilité des rouages de la distribution

 

Un exercice de haute voltige, où Michèle Benbunan s’est retrouvée confrontée à un déficit d’exploitation de 15 millions d’euros et à un trou de trésorerie de 37 millions. De quoi l’amener à prendre des mesures d’urgence pour sauver la coopérative du dépôt de bilan et parvenir à la remettre sur des rails opérationnels, de façon encore fragile… Mais de quoi lui enseigner aussi, en moins de deux ans, toute la subtilité des rouages de la distribution des titres de presse.

 

En prenant la direction générale d’Editis, Michèle Benbunan aborde une nouvelle aventure éditoriale, plus tournée vers le divertissement. Lors de l’annonce de l’ouverture de ses négociations exclusives pour l’acquisition d’Editis, Arnaud de Puyfontaine n’avait pas fait mystère de ses ambitions : « Nous avons déjà dit que nous avions un plan à quatre ans pour bâtir un groupe mondial de médias et de divertissements. Editis correspond aux cibles que nous recherchons. »

Intensifier l’internationalisation

 

Mais en septembre 2018,  le président de Vivendi et d’Editis avait été encore plus clair dans sa stratégie , affirmant haut et clair vouloir « répéter ce qu’a fait un certain Walt Disney avec une souris nommée Mickey ». En clair, accélérer les synergies au sein de Vivendi, en s’appuyant sur la déclinaison de certains ouvrages en longs-métrages, voire, pour certains, en déclinant de multiples licences, allant des jeux vidéo à des produits dérivés tels que des vêtements ou des parcs à thèmes.

 

Déjà, avec Pierre Conte à la direction générale, Editis a multiplié depuis février les acquisitions avec les éditions Héloïse d’Ormesson, Télémaque, Séguier (via leur rachat par Robert Laffont), L’Archipel, L’Agrume (désormais chez Nathan)… et enfin son association avec Jungle, qui lui a permis de se renforcer dans la BD, en glissant un pied dans le roman graphique . Cette fois-ci, la feuille de route assignée à Michèle Benbunan paraît avoir pris un ton encore plus impératif.

 

Face à la concurrence des écrans et des plates-formes, Editis est sommé de moderniser son modèle tout en accélérant son internationalisation, en s’appuyant encore davantage sur les implantations géographiques -notamment en Afrique et en Asie- de Vivendi.

 

Lire : Les Echos du 30 septembre

 

Jean-Philippe Behr

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