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« Oui Pub » : début du dispositif contre le gaspillage de papier dû à la publicité

Issue de la loi Climat et résilience de 2021, l’expérimentation reprend partiellement une proposition de la convention citoyenne pour le climat.

Ce n’est qu’une expérimentation, mais déjà elle inquiète les salariés du secteur de la diffusion de prospectus. Dans treize collectivités territoriales et groupements de collectivités territoriales, la distribution d’imprimés publicitaires sans adresse est interdite depuis jeudi 1er septembre pour trois ans, sauf si un autocollant « Oui Pub » est visible sur la boîte aux lettres. Cette expérimentation va concerner plus de 2 millions d’habitants, notamment ceux de la ville de Bordeaux et de la métropole de Grenoble. Elles seront ensuite rejointes par les agglomérations de Troyes et de Dunkerque, où l’interdiction entrera en vigueur le 1er février 2023.

Cette expérimentation est issue de la loi Climat et résilience de 2021, qui reprend partiellement une proposition de la convention citoyenne pour le climat, qui souhaitait limiter le gaspillage de papier dû aux prospectus publicitaires. A l’issue de la période de test, un comité d’évaluation sera institué « afin d’évaluer l’impact de l’expérimentation sur la production et le traitement des déchets papier, ses conséquences sur l’emploi, sur les secteurs d’activité concernés, sur les comportements des consommateurs, mais aussi sur les éventuelles difficultés de généralisation d’une telle mesure », expliquait le ministère de la transition écologique, début mai, dans un communiqué. Six mois avant la fin de l’expérimentation, un rapport parlementaire devra dresser un bilan, précisant si la généralisation du dispositif est souhaitable ou non, fait encore savoir le ministère dans son communiqué.

800 000 tonnes d’imprimés non sollicités

Selon le ministère de la transition écologique, la quantité d’imprimés non sollicités représente près de 800 000 tonnes en France, soit 12 kilos de prospectus par habitant et 30 kilos par foyer en moyenne chaque année.

Dans le détail, les imprimés publicitaires représentent 89 % de ces quantités, le reste se composant à 5 % de catalogues commerciaux, à 4 % de la presse des collectivités et à 2 % de journaux gratuits d’annonces. Et malgré les autocollants « Stop-Pub », instaurés dès 2004 et collés sur environ un tiers des boîtes aux lettres, « une part significative de cette publicité est jetée sans avoir été lue », relevait l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dans un bilan « Publicité et environnement », publié en 2020.

Risque de casse sociale

La mise en place du système « Oui Pub » inquiète les professionnels de ce secteur : ils sont près de 20 000 en France à exercer dans des conditions difficiles. Nombre d’employés du secteur sont précaires et embauchés à temps partiel, ce qui rend leur reconversion difficile.

Il y a un an, ils étaient encore 18 000 chez Adrexo. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 13 000. Chez Mediapost, seul autre acteur de la distribution de publicité en France, on compte 8 100 distributeurs selon la CFDT, soit 3 000 de moins qu’il y a trois ans. De leur côté, les principaux producteurs de catalogues imprimés se préparent à réduire leur volume d’impression.

 

Lire : Le Monde du 1er septembre

 

Jean-Philippe Behr

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