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Riccobono se renforce dans le portage

Le groupe vient de mettre la main sur les activités de portage du groupe Le Figaro, sa quatrième acquisition en un an. Riccobono est de plus en plus un groupe diversifié.

« Il nous faut courir plus vite que la baisse de notre marché, mais il y a des relais de croissance. » Guillaume Riccobono, président de Riccobono Imprimeurs, en est convaincu : le géant de l’imprimerie doit se diversifier.

Depuis quelques années, il multiplie les acquisitions, avec une nette accélération ces derniers mois, pour tenter de résister au déclin de son activité historique dans l’impression. L’objectif ? Faire de cette société qui a 121 ans « un groupe industriel dédié au papier, qui apporte des solutions globales », explique Guillaume Riccobono.

Le groupe créé par son arrière-arrière-grand-père vient d’acquérir les activités de portage du groupe le Figaro (comprenant ses titres mais aussi des magazines comme « Télérama »), qui représentent un volume d’affaires de 5 à 10 millions d’euros.

Ce sont environ 10 millions d’exemplaires à distribuer dans l’année qui vont ainsi entrer dans le giron de Proximy, que Riccobono avait acquis en octobre dernier au groupe Les Echos-Le Parisien.

Proximy se présente désormais comme le leader du portage (qui permet de recevoir les journaux à son domicile sans dépendre de la distribution du courrier) en France, avec un chiffre d’affaires d’une cinquantaine de millions d’euros. Il va livrer chaque jour 180.000 adresses ainsi que 4.000 points de vente.

Trois activités principales

C’est la 4e acquisition de Riccobono depuis un an. Il y a quelques semaines, il avait mis la main sur France Routage et Sodicom (dans le même groupe) dont le métier est le traitement des abonnés postés et le brochage (ajout des couvertures des magazines, mise sous film des magazines et journaux etc.). Une opération valorisant France Routage à 3 millions d’euros.

Le groupe familial très discret qui réalise un chiffre d’affaires d’environ 250 millions d’euros et compte plus de 2.800 salariés repose désormais sur trois piliers – des métiers certes méconnus, mais indispensables dans la filière de la presse. En cinq ans, depuis l’arrivée de Guillaume Riccobono à la tête de l’entreprise, les revenus ont été doublés.

D’abord, l’impression de journaux, avec sept lieux de production, qui pèse environ 35 % des revenus du groupe. Il s’agit d’une activité à faible marge avec des coûts fixes importants, d’où l’intérêt de mutualiser les impressions de journaux, comme Riccobono l’a fait par exemple sur les grands quotidiens en Ile-de-France. « Aujourd’hui, la plupart des quotidiens nationaux se sont délestés de leurs imprimeries et passent par les nôtres, même si plusieurs sont toujours au capital. Seule la presse quotidienne régionale garde ses imprimeries, même s’il y aurait du sens à partager des centres », reprend le dirigeant.

Ensuite, l’impression de magazines, catalogues et prospectus, qui représente environ 35 % de son chiffre d’affaires et affiche une meilleure rentabilité. Cette activité a progressé avec la reprise d’H2D (rebaptisé « Helio Print ») en 2018 puis la prise de participation de 75 % dans les imprimeries Lenglet début 2021 (spécialisés sur les gros volumes, comme les catalogues des supermarchés).

Livraison de petits colis

« Nous avons pu reprendre des magazines qui étaient imprimés à l’étranger comme « Version Femina ». Et nous espérons convaincre plusieurs acteurs de la grande distribution de relocaliser en France leur impression de prospectus. Mais nous sommes tout de même conscients que ce type de publicité ne sera pas en croissance, dans un souci écologique », ajoute Guillaume Riccobono.

Et, enfin, la logistique, le portage et les services associés avec Proximy et France Routage qui représentent désormais plus d’un tiers des revenus. Riccobono envisage de nouvelles activités dans ce domaine, par exemple la livraison de petits colis en même temps que les journaux. Il a aussi cherché à développer des innovations comme des étiquettes autocollantes (avec les adresses) sur les journaux, alors que les films plastiques sur les journaux sont depuis peu interdits .

 

Lire : Les Echos du 6 janvier

 

Jean-Philippe Behr

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