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Tours : la Ville s’intéresse au musée de la Typographie

Le musée de la Typographie s’interroge toujours sur son avenir. La mairie lui dit vouloir valoriser cette tradition importante à Tours. Muriel Méchin attend.

Trop peu de plaques ou de panneaux le rappellent, mais Tours a été une grande ville d’imprimeurs, donc de caractères. Cette mémoire, l’association La Typographie d’antan (une centaine d’adhérents), qui anime son petit musée, essaie de la faire vivre, ou survivre au temps du numérique, rue Albert-Thomas.

Le musée occupe pour l’instant un local de 70 m2 loué au propriétaire de l’immeuble, qu’il sait devoir quitter à terme. Pour aller où ? Là est toute la question. « L’adjoint à la culture, Christophe Dupin, est passé la semaine dernière avec une dame de la bibliothèque. Ils disent vouloir faire un musée de la typographie, en lien avec Christophe Plantin, l’imprimeur du XVIe siècle né à Saint-Avertin, Balzac, Mame. La mairie d’Albi me dit aussi être intéressée si Tours ne l’est pas », indique Muriel Méchin, l’âme des lieux.

Des milliers d’objets D’habitude, le musée voit défiler entre 2.000 et 3.000 personnes par an, parmi lesquels des étrangers venus parfois de très loin, surpris de découvrir un tel patrimoine. Mais avec le Covid, les mois d’ouverture se sont raréfiés : les chiffres plongent, les charges restent.

Ce typographe qui a enseigné dix ans à Lyon et qui a travaillé à l’imprimerie de la préfecture d’Indre-et-Loire, enrichit ce fonds en permanence. À Tours, au Mans, sur les brocantes et vide greniers, il chine sans cesse des objets liés à l’impression ou à l’écriture. Des anciens des imprimeries locales l’aident. Il correspond aussi avec plusieurs passionnés un peu partout en France et en Europe. Le musée compte une vingtaine de presses, parmi lesquelles un modèle en bois dit à bras, du XVIIe siècle, comme celui décrit à la même époque par le graveur Abraham Bosse, l’un des plus grands noms de son temps.

Et des centaines, voire des milliers, d’objets les plus divers : des caractères d’imprimerie, des bois gravés (sur du buis) ou des plaques en cuivre, pour illustrer des livres de Walter Scott, Balzac, sur Napoléon (à voir pour le 200e anniversaire de sa mort) entre autres, des pierres pour la lithographie. Muriel Méchin en a récupéré une au conseil départemental : la carte du département sur une pierre de 100 kg ! Le déménagement ne sera pas facile…

Jamais avare d’une démonstration ou d’un bon mot, Muriel imprime, fait des tirages sur différents papiers et parfois, pour des écoles, sur du carton de boîte d’œufs. Il perpétue un métier, mais aussi son esprit avec son argot, ses expressions.
Parmi les pièces les plus rares, il possède des moules à arçon du XVIe siècle, utilisés pour fabriquer des caractères d’imprimerie en plomb. « À 80 %, mais avec aussi de l’étain, à 15 % et de l’antimoine pour la dureté », précise Muriel Méchin, incollable.

Chez lui, il possède 400 ouvrages sur le sujet. Une encyclopédie !

Le musée de la Typographie est situé au 15, rue Albert-Thomas.

Lire : La Nouvelle République du 9 février

 

Jean-Philippe Behr

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