Une étude d’AgileBuyer montre que 68 % des directions d’achat en France ont subi des pénuries l’an dernier.
Leur réputation de spécialiste des achats n’est plus à faire. Pourtant, les constructeurs automobiles ont eu tout faux l’année dernière. «Le secteur automobile est très emblématique des erreurs à ne pas commettre dans
le domaine des achats, explique Olivier Wajnsztok, directeur associé chez AgileBuyer, société de conseil spécialisée dans les achats. Dans les semi-conducteurs, les constructeurs auto se fournissent auprès de sept grands fondeurs. Mais un seul occupait 70 % du marché mondial. Et l’automobile ne compte que pour 10 % de sa production. Les constructeurs étant particulièrement difficiles lors des négociations sur les prix, il n’a pas hésité à privilégier les autres secteurs.» Avec des conséquences énormes puisque le déficit de production aurait été de quelque 5 millions de véhicules dans le monde en 2021.
L’automobile est en première ligne, mais de nombreux autres secteurs ont été affectés dans leurs achats l’an dernier en raison de la pandémie de Covid-19. La treizième étude annuelle sur les «tendances et priorités d’achat», menée par AgileBuyer en association avec le Conseil national des achats (CNA), qui regroupe 18 000 directeurs des achats en France, le montre bien. Principale conséquence, «l’année a été marquée par les pénuries, reconnaît Olivier Wajnsztok. 68 % des entreprises affirment avoir été affectées, avec des secteurs particulièrement touchés comme l’automobile, à 78 %, ou le textile, à 75 %». Les pénuries les plus fréquemment évoquées portent sur les métaux (23 %), les matières premières hors métaux et chimie (17 %) et l’électronique (14 %). Et elles sont lourdes de conséquences, puisque «65 % des répondants affirment que ces pénuries ont eu un fort impact sur les marges»…
Pascal Lenoir
