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La fermeture des papeteries de Condat redoutée pour la fin de l’année

Les représentants du personnel des papèteries de Condat au Lardin-Saint-Lazare (Dordogne) rassemblent les élus ce mardi 2 septembre pour évoquer le risque de fermeture du site. Des éléments font craindre le pire aux salariés, comme le fait que l’entreprise ne rembourse plus ses dettes à la Région.

Les papeteries de Condat, en Dordogne, vont-elles complètement fermer et mettre au chômage 202 personnes dans les prochains mois ? C’est la vive inquiétude qui anime les salariés, leurs représentants et les habitants du Terrassonais en cette rentrée. Plusieurs éléments font craindre pour l’avenir de la papeterie.

Lecta ne rembourse plus ce qu’elle doit à la Région

À la sortie d’un CSE avec la direction ce jeudi 28 août au matin, la CGT a décidé d’organiser mardi 2 septembre à 14 heures à la mairie du Lardin-Saint-Lazare “une table ronde concernant le devenir et l’avenir de [la] société”, pour échanger au sujet de ces inquiétudes avec le député du Sarladais, les sénateurs, des élus de la communauté de commune, le conseil départemental et régional ainsi que les membres du cabinet de conseil Sécafi, qui avait proposé des solutions alternatives au dernier plan social qui avait condamné 177 postes, en octobre 2023.

L’usine à l’arrêt dix jours par mois, selon l’élu

Depuis plusieurs mois, Philippe Delord, délégué CGT aux papeteries de Condat, fait face aux questions de ses collègues et aux signes envoyés par la direction qui l’inquiètent : “Il y a des signes aujourd’hui qui nous font craindre le pire. On entend toujours la même chose [auprès de la direction]. On a des difficultés pour payer nos matières premières. Le problème aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas assez de commandes pour travailler tous les mois.”

“C’était la chronique d’une mort annoncée et aujourd’hui la mort s’approche”

Par ailleurs, la maison mère de Condat ne rembourse plus le prêt à taux zéro accordé par la Région en 2020. Selon les informations d’ICI Périgord, depuis le mois d’avril dernier, le conseil régional ne reçoit plus les 500.000 euros mensuels que Lecta doit verser. À ce jour, seule la moitié des 19 millions d’euros a été remboursée.

“Je pense que l’on vit sûrement les dernières heures de Lecta au Lardin-Saint-Lazare”, se désole Francine Bourra, la maire. En ne conservant qu’une seule ligne de production, la 8, pour le papier glassine, “c’était la chronique d’une mort annoncée et aujourd’hui la mort s’approche, c’est tout”, poursuit l’élue qui compte bien s’atteler à trouver un repreneur pour le site des papeteries de Condat, même si elle ne souhaite pas en dire davantage sur d’éventuels projets.

Les salaires garantis “jusqu’à fin 2025”

Selon l’élu de la CGT, en moyenne, l’usine est arrêtée “dix jours par mois” depuis le début de l’année. Le représentant syndical parle d’une production équivalente à “sept à sept mois et demi sur douze” ce qui alimente l’inquiétude des salariés et des élus : “Vous comprenez que c’est pour ça qu’on est assez inquiets — pour ne pas dire très inquiets — quant à l’avenir de la papeterie.”

Autre élément qui ne rassure pas des salariés : le transfert du siège social de Condat, anciennement situé au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), vers le site de Condat, en Dordogne, au mois de mai 2025. Une annonce faite avant l’été aux syndicats, sans explication claire de la part de la direction. “Ça fait 35 ans que je travaille à Condat, et pour la première fois, on nous annonce que le siège social est transféré ici, explique Philippe Delord. On ne sait pas pourquoi. Il y a sans doute des raisons juridiques ou stratégiques, mais on craint que ce ne soit pas à notre avantage.”

Il craint que cela soit lié à une éventuelle procédure judiciaire, qui pourrait dépendre désormais du tribunal de commerce de Périgueux, juridiction perçue comme moins encombrée que celle de Nanterre.

Enfin, ce qui interroge Philippe Delord, c’est ce que la direction a affirmé lors d’un CSE avant l’été : “On nous garantit les salaires jusqu’à fin 2025. Pourquoi jusqu’à fin 2025 ? Pourquoi pas début 2026 ? On ne sait pas.” L’élu redoute l’annonce prochaine d’un nouveau plan social. Interrogé par téléphone, le directeur de l’usine répond : “Pas de commentaire.”

Lire : Ici du 29 août

Jean-Philippe Behr

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