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En redressement, Wizpaper recherche un chevalier blanc

L’entreprise papetière née du rachat d’une usine ArjoWiggins en 2018 a multiplié les avatars. Le groupe Be Paper lui-même n’est pas concerné par la procédure collective.

C’est à la demande de son dirigeant, Henri Breban, que l’usine papetière Wizpaper, implantée à Wizernes, dans le Pas-de-Calais, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lille Métropole, avec une période d’observation de six mois. Le chef d’entreprise locale avait fait le pari en 2018 de reprendre cette énorme unité papetière qu’avait fermée ArjoWiggins, en annonçant la perspective de recréer 80 emplois.

Le projet avait bien réussi, appuyé par de nouveaux investissements et par l’entrée au capital du fonds régional Cap 3RI. L’usine, qui produit du papier de qualité supérieure avec un grammage allégé et à partir de papier recyclé (120.000 tonnes annuelles pour un chiffre d’affaires d’environ 50 millions d’euros), était même remontée à 280 salariés. Mais elle a affronté ces dernières années une série spectaculaire de difficultés : la crise sanitaire d’abord, qui a gelé les travaux, suivie de la flambée des prix et l’allongement des délais d’approvisionnement.

C’est surtout la crise de l’énergie qui a déstabilisé Wizpaper. « On n’a pas réussi à négocier avec notre distributeur d’énergie », déplore Henri Breban, qui évoque une facture salée – elle a même dépassé, une année, les 10 millions d’euros -, alors que ses concurrents américains, turcs ou chinois bénéficiaient de tarifs beaucoup plus bas. L’usine, qui produisait beaucoup au grand export, a vu ce débouché se refermer faute de compétitivité et a dû se recentrer sur un marché européen en surcapacité.

A ce paysage déjà compliqué se sont ajoutées les inondations de grande ampleur dans le Pas-de-Calais en 2023 et une panne électrique majeure de RTE en août dernier, entraînant une fermeture de 12 jours. « On a mis le second genou à terre », raconte, amer, le dirigeant.

Reclassements

Les 140 salariés du site attendent aujourd’hui la perspective d’un repreneur, compliquée par la conjoncture du secteur du papier. Henri Breban espère pouvoir proposer des postes de reclassement au sein de ses autres activités qui, elles, ne sont pas concernées par la procédure collective.

Une sauvegarde est néanmoins engagée sur la holding du groupe familial Be Paper, auquel appartient Wizpaper, afin de sécuriser la situation. Ses autres filiales Express Packaging (emballage), et OndulExpress, consacrée à la production de carton ondulé et la caisserie carton, emploient 360 personnes. Elles disposent encore de capacités sans nécessiter de nouveaux investissements.

Lire : Les Echos du 13 octobre

Jean-Philippe Behr

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