Les incertitudes géopolitiques et politiques incitent les entreprises à différer les investissements qui permettent de décarboner.
C’était un projet de très grande ampleur. ArcelorMittal voulait investir 1,8 milliard d’euros sur son usine de Dunkerque pour fabriquer de l’acier décarboné. De quoi faire entrer le sidérurgiste dans le monde de demain et pérenniser le site pour quelques dizaines d’années. Le gouvernement était prêt à venir massivement en soutien, avec 800 millions d’euros d’argent public. Las, en novembre 2024, ArcelorMittal a décidé de reporter son investissement à une date ultérieure, non précisée. Et son cas n’est pas isolé. La future usine de recyclage chimique du plastique de l’américain Eastman, qui devait sortir de terre en Seine-Maritime pour 800 millions à 1 milliard d’euros, est officiellement toujours d’actualité. Mais, là aussi, le calendrier a été décalé, sans nouvelle échéance. Le projet d’usine de recyclage de batterie porté par Eramet dans le nord de la France, qui représentait un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros, a quant à lui été « suspendu » par son promoteur…
Pascal Lenoir
