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A l’arrêt, la Papeterie de Bègles espère un repreneur

La vieille usine qui recycle une partie des emballages de la métropole est fermée par son propriétaire. Située au coeur du nouveau quartier Euratlantique elle pourrait être reprise très prochainement.

La Papeterie de Bègles, propriété du groupe belge Etex, est à l’arrêt depuis plusieurs semaines et fermera le 31 mars prochain faute de repreneur.

La vénérable usine, présente depuis 1929, sur les bords de Garonne est l’un des derniers sites en activité témoignant du passé industriel de la commune ouvrière du sud de Bordeaux. Sa vocation papetière pourrait toutefois subsister. C’est l’espoir des 92 salariés d’une usine qui en a toutefois employé plus de 600 à ses plus belles heures.

Usage interne

A partir des années 1980, devenue propriété de Lafarges Plâtres, elle se spécialise dans la production d’un papier très spécifique entrant dans la fabrication des plaques de plâtre. En 2011 elle est rachetée par le groupe belge Etex qui possède une centaine de sites industriels et commercialise ses produits sous la marque Siniat. En février dernier Etex justifiait sa décision dans un communiqué en invoquant un outil industriel « structurellement déficitaire depuis 2008. » « L’usine qui produisait à 97 % pour un usage interne au groupe a souffert de sous-investissements depuis des années. Conséquence le papier coûtait plus cher que celui acheté sur le marché », explique-t-on à la Mairie de Bègles. La construction d’une nouvelle usine plus moderne et plus performante avait été estimée à plus de 50 millions par le groupe belge.

Au coeur d’Euratlantique

L’usine est aussi au coeur d’autres enjeux. ​Les 75.000 tonnes de papier kraft qui sortent chaque année de la Papeterie de Bègles sont exclusivement produites à partir d’emballages industriel et commercial recyclés. Un projet industriel permettrait de développer « l’économie circulaire en relocalisant 80.000 à 100.000 tonnes de vieux papiers carton qui partent actuellement à l’étranger », explique l’association Avenir Papeterie de Bègles qui vient d’être créée par des salariés. Cela ne réglera en revanche pas le problème des papiers et journaux qui, dans le Sud-Ouest, sont en grande majorité recyclés au Pays basque espagnol.

L’autre enjeu est celui de l’urbanisme. Les six hectares occupés par l’usine, en périphérie sud de l’agglomération il y a un siècle, sont désormais au coeur d’un quartier en pleine transformation dans le cadre de l’opération Euratlantique . Il est notamment situé à proximité du futur pont Simone Veil, qui accordera une grande place aux piétons et aux vélos. Si bien que l’an dernier certains craignaient un départ de l’usine et redoutaient que le terrain suscite des appétits immobiliers.

Depuis, le groupe industriel a clarifié sa position. « Etex reste vendeur du site et accompagnera tout acheteur industriel avec le support de l’Etat et de la région pour développer une solution pour le territoire », expliquait le groupe en février dernier. On estime à la mairie de Bègles que des discussions avec un repreneur industriel sont bien engagées et pourraient « se finaliser au printemps ».

Lire : Les Echos du 10 mars

 

Jean-Philippe Behr

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