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Comment la Chine reprend en main ses géants du numérique, trop puissants à son goût

Pékin a décidé de serrer la vis sur les pratiques des conglomérats de la tech. Pendant longtemps, ils ont pu bénéficier d’un environnement peu régulé.

Le ciel de la tech chinoise s’obscurcit. Depuis plusieurs mois, les régulateurs font monter la pression tant pour assainir le fonctionnement de la fintech que pour mettre fin à certains comportements monopolistiques des conglomérats du net. Longtemps brandis comme porte-drapeau de l’innovation chinoise, Pékin reproche désormais à ces géants, les pratiques mêmes qui avaient fait leur force.

Une succession de projets de loi ainsi que le lancement accéléré du yuan virtuel qui remet en cause la suprématie d’Alipay et de Tencent sur le marché des paiements en ligne sont autant de signes que la tolérance de Pékin a atteint sa limite.

Mais, c’est surtout l’annulation de l’entrée en Bourse historique d’Ant, le bras fintech d’Alibaba, deux jours avant son lancement prévu le 5 novembre, qui a sonné le glas définitif d’une époque désormais révolue. L’entreprise, qui a révolutionné le financement en ligne, est trop tentaculaire, son fonctionnement trop obscur, et, surtout, son fondateur, Jack Ma, avait imprudemment critiqué quelques jours plus tôt l’archaïsme des banques d’État. Une liberté de ton qui a longtemps séduit mais qui aujourd’hui ne passe plus. Le président Xi Jinping aurait lui-même validé l’annulation. Un vrai changement de cap. Le message qui vient d’en haut est clair: les règles vont être redéfinies et personne n’échappera à la nouvelle donne.

Pendant près de deux décennies, la tech chinoise avait pourtant bénéficié des faveurs de l’État…

Lire la suite : Le Figaro du 21/12/20 page 25

Pascal Lenoir

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