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Contre la fusion entre Hachette et Editis, un front uni d’éditeurs, auteurs, libraires et salariés

L’acquisition du numéro un de l’édition française par le numéro deux ferait du groupe de Vincent Bolloré un géant du secteur.

Un trio uni pour attaquer l’OPA de Vivendi sur Lagardère annoncée par Vincent Bolloré, et son corollaire, la fusion entre Hachette Livre et Editis – les numéros un et deux de l’édition française. La commission d’enquête sénatoriale sur la concentration des médias en France a élargi son champ d’investigation à l’édition.

Auditionnés mercredi 16 février, Antoine Gallimard, le PDG du groupe Madrigall (Gallimard, Flammarion…), qui s’exprimait au nom du Syndicat national de l’édition (SNE), Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la librairie française (SLF) et Christophe Hardy, président de la Société des gens de lettres (SGDL) ont dénoncé l’effet délétère d’un tel rapprochement, qui devrait encore, pour obtenir l’aval de la Commission européenne, se traduire par de multiples cessions de maisons d’édition, notamment dans le scolaire, le parascolaire ou le livre de poche.

« Une telle fusion est inenvisageable », a estimé Antoine Gallimard, parce qu’en matière de concurrence « une entité réunissant Hachette et Editis représenterait 33 % des ventes en nombre d’exemplaires, 50 % de la diffusion et 60 % de la distribution [logistique] des livres ». Sous serment, devant les sénateurs, alors que Madrigall est numéro trois de l’édition, il a également précisé : « Je ne cherche pas à être un numéro deux. (…) Ce qui m’intéresse, ce sont les catalogues, je ne souhaite pas devenir un empire, loin de là. » « Il est souhaitable que le numéro un et le numéro deux ne fusionnent pas », a-t-il insisté.

« Rouleau compresseur »

Avec l’actuelle configuration du marché et la régulation par le prix unique du livre, la « situation [française] est quand même relativement précieuse par rapport à l’étranger ». « Il ne faudrait pas qu’une énorme masse vienne casser tout ça », a ajouté le PDG de Madrigall. Quant à la possibilité de récupérer certains actifs, si la fusion se concrétisait, il n’a pas caché son intérêt pour l’édition scolaire. Il a dévoilé « avoir été intéressé à un moment par Hatier, qui…

Lire la suite : Le Monde du 17/2/22

Pascal Lenoir

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