Le groupe CMI (« Elle », « Marianne », Usbek & Rica), propriété de Daniel Kretinsky va encore prêter « 12 à 14 millions d’euros » au quotidien. Le retour à l’équilibre du journal n’est désormais espéré qu’en 2028.
Un peu plus d’un an après un premier prêt de 14 millions d’euros à « Libération », le milliardaire tchèque, Daniel Kretinsky, va à nouveau prêter « de 12 à 14 millions d’euros » au quotidien, selon les informations de « La Lettre », confirmées par l’AFP. La signature de ce nouvel emprunt doit être annoncée mercredi aux salariés du journal lors d’un Conseil social et économique (CSE) et n’a pas été confirmée officiellement par les groupes.
« La somme sera empruntée par la holding de Libération, Presse indépendante SAS, à International Media Invest (IMI), filiale du groupe de médias tchèque Czech Media Invest (CMI) », précise La Lettre. L’emprunt « ne sera pas convertible en actions si le quotidien ne parvient pas à (le) rembourser », affirme-t-elle encore.
En septembre 2022, le groupe CMI ( « Elle », « Marianne » …) avait déjà souscrit à une obligation de quatre ans pour garantir le financement de « Libération ». Il s’était aussi engagé à soutenir à hauteur d’un million d’euros la fondation du quotidien, le « Fonds de dotation pour une presse indépendante » (FDPI, actionnaire majoritaire de Presse indépendante), auquel le groupe Altice a cédé «Libé» il y a deux ans.
Retour à l’équilibre pour 2028
Le remboursement de ce premier prêt, prévu pour 2026, « dépend principalement de la rédaction, de notre capacité à poursuivre l’élargissement de notre lectorat et à faire de Libération le grand journal de gauche populaire qu’il mérite d’être », avait alors détaillé le directeur général du journal Denis Olivennes. Celui-ci est aujourd’hui président du conseil de surveillance de CMI France et doit prendre la tête du groupe d’édition Editis, en cours de rachat par Daniel Kretinsky.
S’il gagne des abonnés, le journal qui fête en 2023 ses 50 années d’existence revient de loin et a encore perdu près de 9 millions d’euros en 2021. Son retour à l’équilibre n’est désormais espéré qu’en 2028, affirme La Lettre. Depuis 2018, Daniel Kretinsky, déjà à la tête d’un petit empire médiatique dans son pays et d’un puissant groupe énergétique, a racheté de nombreux médias dans l’hexagone.
Il contrôle notamment Marianne, Elle, Franc Tireur, Télé 7 Jours, 45 % du média vidéo Loopsider et plus de 5 % du groupe TF1. Premier actionnaire de Fnac-Darty, l’homme d’affaires de 48 ans tente également d’acquérir une partie du groupe informatique Atos et doit prendre le contrôle du distributeur Casino au mois de mars. En septembre, il a en revanche cédé toutes ses parts dans le groupe Le Monde à un autre milliardaire, Xavier Niel.
Lire : Les Echos du 24 octobre
Pascal Lenoir
