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De grands médias internationaux s’engagent à utiliser désormais le terme « urgence climatique »

Plusieurs médias internationaux dont le Guardian, Al Jazeera, Asahi Shimbun et Scientific American ont publié un communiqué pour annoncer leur intention d’utiliser désormais le terme « urgence climatique » dans leurs articles couvrant les sujets climatiques.

« Nous faisons face à une urgence climatique et nous allons le dire« . C’est le message publié le 12 avril par le Scientific American, prestigieux magazine de vulgarisation scientifique américain. Le titre vient de s’allier avec des médias internationaux pour annoncer son intention d’utiliser désormais le terme « urgence climatique » dans ses articles.

Parmi les médias intégrés dans l’initiative coordonnée par Covering Climate Now : The Nation, hebdomadaire américain, The Guardian, journal britannique, Noticias Telemundo, chaine de télévision américaine en langue espagnole, Al Jazeera, chaine de télévision qatarie, Asahi Shimbun, quotidien japonais et La Repubblica, quotidien italien.

« Pourquoi « urgence » ? Parce que les mots comptent »

« La planète se réchauffe bien trop vite. Il est temps pour le journalisme de reconnaitre que l’urgence climatique existe« , ont écrit les partenaires dans une déclaration, précisant qu’il s’agit là « de science et non de politique« , des milliers de scientifiques ayant déclaré que « l’humanité fait face à une urgence climatique« .

« Pourquoi « urgence » ? Parce que les mots comptent. Pour préserver une planète habitable, l’humanité doit agir immédiatement« , argumentent-ils. « Echouer à réduire la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère […] pourrait « rendre une partie importante de la Terre inhabitable », a alerté un récent article du Scientific American ».

« La réponse médiatique au Covid-19 fournit un modèle utile« , soulignent-ils dans leur déclaration. « Guidés par la science, les journalistes ont décrit la pandémie comme une urgence, relater ses impacts dévastateurs, dénoncer les fausses informations et expliquer aux publics comment se protéger« .

« Nous devons accorder le même engagement à la question climatique« , affirment-ils, appelant d’autres journalistes et médias à signer leur déclaration sur l’urgence climatique.

The Guardian déjà engagé depuis 2019

En 2019, The Guardian avait déjà annoncé sa volonté de « donner à la crise climatique l’attention qu’elle nécessite« . A travers une déclaration, le journal britannique s’était engagé à rapporter les conséquences de la crise environnementale à travers la planète et à utiliser un langage traduisant la gravité de la situation. Engagement qui avait été renouvelé en 2020.

A travers cette nouvelle initiative, le journal est donc rejoint par d’autres médias majeurs à travers le monde. Cet engagement fait écho à l’appel émis en décembre dernier par le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, qui a incité le monde à « déclarer l’état d’urgence climatique ».

Il intervient également un peu plus d’un an après la publication d’un article intitulé World Scientists’ Warning of a Climate Emergency (en français, Appel des scientifiques du monde concernant l’urgence climatique) à travers lequel des chercheurs reconnaissent l’urgence climatique et la nécessité de prendre des mesures pour l’enrayer.

En janvier 2020, ce rapport avait été signé par plus de 11.000 scientifiques de 153 pays. Depuis, plus de 2.000 autres les ont rejoints. « Ce n’est pas une fantaisie journalistique. Nous sommes sur des bases scientifiques solides« , appuie le Scientific American dans son récent article annonçant son engagement.

En 2019, « urgence climatique » a été élu « mot de l’année » par les dictionnaires Oxford après que des analyses ont révélé une hausse de son utilisation au cours des mois précédents. Selon les résultats, il serait devenu 100 fois plus fréquent que l’année précédente, se classant parmi les « mots les plus prédominants de 2019« .

Les dictionnaires ont défini l’urgence climatique comme « une situation dans laquelle une action urgente est nécessaire pour réduire ou stopper le changement climatique et éviter les dommages environnementaux potentiellement irréversibles qui en résultent« .

 

Lire : Géo du 13 avril

 

Jean-Philippe Behr

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