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Depuis la liquidation d’Arjowiggins, il n’y a plus de papier recyclé fabriqué en France

Depuis la fermeture de l’usine Arjowiggins fin mars 2019, les imprimeurs français ne peuvent plus se fournir en papier recyclé fabriqué en France. Un comble alors que les demandes s’accroissent et que des usines allemandes et autrichiennes veulent développer leur production.

 

Le papier recyclé français, c’est terminé : depuis la liquidation des papeteries sarthoises d’Arjowiggins au mois de mars dernier, les différentes imprimeries françaises n’arrivent plus à se fournir dans l’hexagone. Une situation qui laisse sur le carreau imprimeurs et clients pourtant convertis à ce papier récupéré et retraité après une première utilisation.

Une demande en progression

 

« Par chance, il me reste quelques stocks : 80.000 feuilles de papier recyclé. En prenant en compte les différents grammages, on ne va pas pouvoir tenir longtemps avec ça, quelques semaines tout au plus« , explique Gilles Fouquet. Le directeur de l’imprimerie Trémouillat-Fouquet à Mulsanne (Sarthe) ne peut plus commander de papier recyclé français. Un comble alors que le marché est en plein développement, notamment au sein des administrations et des entreprises. Il a fallu les convaincre d’adopter ce papier recyclé « et maintenant que c’est fait, on coupe l’approvisionnement. C’est du non-sens« .

 

« La demande est là, tous mes confrères imprimeurs en demandent.  » – Gilles Fouquet, directeur de l’imprimerie ITF

 

Même constat à Limoges pour l’imprimerie RIVET. Ici, comme chez les autres imprimeurs de France, on remplace le papier recyclé par du certifié, issu de forêts gérées spécialement pour la production de papier.

Le recyclé, une vraie démarche écolo

 

Pourtant, la démarche n’est pas la même : opter pour du papier recyclé revient plus cher. Alors qu’un papier certifié coûte 1 euro, il faut compter vingt centimes de plus en moyenne pour un recyclé de bonne qualité. Une démarche qu’a épousée le magazine nantais « Les autres possibles », dont la ligne éditoriale aborde « les solutions solidaires et durables de proximité ». En tant que membre de la rédaction, Marie Bertin trouvait évident d’imprimer sur du recyclé en utilisant des encres végétales. « Mais aujourd’hui, on nous propose de faire venir du papier recyclé depuis d’autres pays européens. C’est idiot car la facture du bilan carbone sera énorme. »

 

« Il faut rester mesuré, c’est dommage pour nous, mais c’est moins dramatique que pour les gens ont perdu leurs emplois. » – Marie Bertin, magazine nantais Les Autres Possibles.

 

D’après les professionnels de l’impression, des usines allemandes et autrichiennes devraient se lancer dans une production plus importante de papier recyclé d’ici la fin de l’été.

 

Lire : France Bleu du 13 mai

 

Jean-Philippe Behr

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