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Des médias en ligne font le pari de l’investigation, « champ inexploité par la presse locale »

Plusieurs d’entre eux entendent combler le vide laissé, selon eux par les journaux de proximité à Lille, Lyon ou Marseille.

Changement d’actionnaire mouvementé chez Nice-Matin, projet de suppression d’une centaine de postes dans le groupe EBRA (Le Dauphiné libéré, Le Progrès, L’Est républicain…), grève à Midi libre, réorganisation du groupe Ouest-France

Le ciel s’est encore un peu plus assombri au-dessus de la presse locale au cours de l’année écoulée. Journalistes et spécialistes du secteur ont travaillé sur les pistes pour surmonter cette crise lors du premier Festival de l’info locale, qui s’est tenu à Nantes les 27 et 28 juin.

L’enjeu est de taille. Entre la chute de leur diffusion et celle de leurs recettes publicitaires, les quotidiens régionaux ont vu leur chiffre d’affaires fondre de presque 20 % entre 2006 et 2016, d’après le ministère de la culture. Des pertes que le virage numérique n’a pas encore réussi à compenser.

Les effectifs de rédacteurs, eux, ont baissé de près de 10 % en dix ans dans ces journaux, avec 5 782 cartes de presse en 2017. Résultat, « une dégradation des conditions de travail liée à un surcroît d’activité, puisqu’il faut aujourd’hui produire du texte, des photos et de la vidéo », relève Jacques Trentesaux, cofondateur et directeur de la rédaction de Mediacités.

Perte de pluralisme

Selon les calculs de ce média en ligne publiés le 24 juin, au moins 108 antennes locales de presse quotidienne régionale ont fermé, ces dix dernières années, comme celles de Midi libre à Perpignan ou de La Montagne à Limoges. Un ancrage territorial fragilisé, au risque de ne plus être au contact d’une partie de la population, alors que les « gilets jaunes » ont fustigé parfois violemment la « déconnexion » des médias, même locaux.

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« La disparition progressive de la concurrence dans la presse régionale a posé les jalons de cette désertification », pointe Christophe Gimbert, enseignant-chercheur et responsable de l’école de journalisme de Sciences Po Rennes, en rappelant que, sous l’effet des concentrations successives, elle est passée « d’une quinzaine de groupes à huit aujourd’hui ». Ces derniers ont souvent réorganisé leur zone de diffusion pour que leurs titres ne se retrouvent pas en confrontation sur un même territoire…

Lire Le Monde du 28/6/19

Pascal Lenoir

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