Entre les exigences de leurs abonnés, le pouvoir des mastodontes du streaming et des volumes de données croissants, les opérateurs traditionnels de téléphonie cherchent un équilibre difficile à trouver.
Disparus. Effacés. Les opérateurs télécoms figurent désormais aux abonnés absents des candidats à l’acquisition de droits sportifs ou à la réalisation de «contenus exclusifs». La grande convergence entre les télécoms et les médias est remisée aux oubliettes. Fini le temps où le groupe Altice (SFR) renversait la table pour mettre la main sur trois ans de diffusion de la Ligue des champions. Une dépense de 1 milliard pour rien. Ou presque. Elle revêt une nouvelle dimension, faites de tensions et de rapprochements.
L’idée selon laquelle des contenus spécifiques contribueraient à renforcer la base d’abonnés d’un opérateur télécoms a fait long feu, du moins en France. Le marché y est trop petit pour que des investissements colossaux puissent être amortis avec les seuls clients d’un fournisseur de service. D’autant que lesdits clients n’ont pas migré massivement d’un prestataire vers un autre pour retrouver leurs joueurs de foot préférés. Il n’en reste pas moins vrai que les consommateurs sont avides de contenus, demandeurs d’une offre pléthorique. Ils veulent que leurs émissions ou séries préférées soient accessibles d’un simple clic. Et si ces offres sont payantes, qu’ils puissent y souscrire sans avoir à changer d’opérateur. L’usage l’a démontré, le modèle de l’exclusivité ne tient pas, du moins pour les opérateurs. Ce qui vide de sa substance le concept même de convergence avec les médias, laissant place à la guerre de contenus…
Pascal Lenoir
