Le tribunal de commerce de Lille métropole a placé en liquidation judiciaire le fabricant de papier du Pas-de-Calais. La tentative de relance du site s’est heurtée à de trop nombreux obstacles.
La plupart des observateurs s’y attendaient : aucun repreneur ne s’est manifesté pour sauver Wizpaper. L’industriel de Wizernes (Pas-de-Calais), près de Saint-Omer, et son immense machine à papier vont définitivement fermer les portes après la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce de Lille Métropole. L’usine produisait 120.000 tonnes de papier par an pour un chiffre d’affaires d’environ 50 millions d’euros.
Cette décision signe l’échec de la reprise de l’ancienne usine d’ArjoWiggins il y a sept ans par un industriel local, Henri Breban. En 2018, ce dernier s’était engagé à recréer 80 emplois, un chiffre qu’il aura largement dépassé pour atteindre jusqu’à 280 personnes. Mais la relance du site s’est heurtée à de multiples obstacles. La crise sanitaire, d’abord, a beaucoup retardé les travaux de remise en route, avant que la séquence inflationniste ne pèse lourdement.
Inondations et panne
C’est plus précisément l’envolée des prix de l’énergie qui a fragilisé la société, incapable de négocier à la baisse avec son fournisseur d’énergie, un budget clé dans l’industrie papetière. Résultat : face à la concurrence asiatique ou turque, les prix de revient de Wizpaper n’étaient plus compatibles avec le grand export qui était un des gros débouchés de l’entreprise. Wizpaper s’est ainsi replié sur un marché européen déjà surcapacitaire.
L’entreprise a aussi joué de malchance. Elle a été victime des inondations catastrophiques qui ont frappé le Pas-de-Calais à la fin de l’année 2023, avant de subir une panne électrique majeure de RTE au mois d’août 2025. Un épisode qui aura coûté 12 jours d’activité, et contraint le dirigeant à saisir le tribunal de commerce.
Les 147 salariés de Wizpaper ont accueilli la décision du tribunal avec résignation, même si une poignée d’entre eux a tenu un piquet de grève mardi et brûlé quelques palettes devant l’usine, certains reprochant au dirigeant une réaction trop tardive. Une critique que ce dernier dément, soulignant un combat permanent depuis sept ans, week-ends inclus, pour chercher des solutions.
Henri Breban dit travailler à identifier des postes pour pouvoir reclasser des salariés au sein de ses activités restantes au sein du groupe BePaper, qui emploie 350 personnes chez OndulExpress (fabrication de carton ondulé et caisserie) et Express Packaging (transformation de carton plat et contrecollé). « Je ne peux pas encore évaluer précisément le chiffre. Ce n’est pas simple », indique-t-il, soulignant la bonne santé de ces activités, qui n’étaient pas concernées par la procédure collective.






































