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Fulfiller, l’imprimerie en ligne « made in régions »

Créée en 2021, cette entreprise vient de lever 4,6 millions d’euros pour accélérer son modèle d’e-imprimerie qui s’appuie sur la satisfaction client et le développement d’un réseau dense d’ateliers partenaires répartis dans toute la France.

Fabien Prêtre est un récidiviste. Il y a quinze ans, cet entrepreneur orléanais autodidacte avait été un des pionniers de l’impression en ligne avec Easyflyer, qu’il avait vendue en 2015 à Cimpress, la maison mère de Vistaprint, pour 10 millions d’euros. Avec la création de Fulfiller, il s’est relancé sur ce même créneau du « Web to print » et vient de lever 4,6 millions d’euros pour accélérer le développement de l’entreprise.

Associé à plusieurs anciens d’Easyflyer, il a fondé la société en 2021, à l’expiration de sa clause de non-concurrence avec Cimpress où il avait poursuivi sa carrière avant de claquer la porte en 2019. La mise de fonds de départ était de 1,2 million d’euros, dont 400.000 euros apportés par les fondateurs, le reste étant financé par Bpifrance, Banque Populaire Val de France et Caisse d’Epargne Loire Centre.

L’entreprise, qui emploie 40 salariés et annonce 9 millions de chiffre d’affaires pour 2025, assure des services d’impression très variés (cartes de visite, stickers, objets publicitaires, vêtements, PLV, grands formats…) et propose aussi bien des produits d’appel bon marché que de l’impression plus haut de gamme.

Satisfait ou remboursé

Son organisation repose sur une plateforme qui gère la relation client et les commandes. Celles-ci sont réparties entre le site orléanais, qui assure un tiers de l’activité et des ateliers partenaires, une vingtaine à ce jour, pour une part n’excédant pas 10 % de leur chiffre d’affaires. « On constate que les imprimeries de labeur ne profitent pas du développement de l’e-commerce. C’est donc un moyen de renvoyer de la valeur ajoutée dans les territoires », explique Fabien Prêtre, qui défend un modèle « made in région » plus économe en carbone, où le client peut choisir en quelques clics une imprimerie proche de chez lui.

L’ambition de Fulfiller est de mailler tout le territoire d’ici deux ans avec deux ateliers par département et de pouvoir répondre aux demandes dans un délai de quatre heures. Face aux géants du secteur, dont Cimpress qui exploite toujours la marque Easyflyer, l’entreprise mise sur un service téléphonique très réactif et une politique commerciale axée sur « l’ultra-satisfaction du client », qu’il s’engage à rembourser intégralement s’il n’est pas satisfait.

Avec cette levée de fonds, financée par UI Investissement, Acer Finance, Centre Val de Loire Amorçage et les partenaires bancaires qui l’avaient accompagné lors de sa création, Fulfiller va se concentrer sur l’automatisation accrue de ses process et l’amélioration de la gestion client, ainsi que l’intégration de l’IA prédictive pour doper sa croissance.

« Juste à l’équilibre » pour l’instant, l’entreprise anticipe plus de 100 salariés d’ici deux ans. Elle annonce aussi son intention de dupliquer rapidement son modèle à l’étranger, en commençant par l’Espagne et le Portugal, et prévoit un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros à l’horizon 2030.

Lire : Les Echos du 27 novembre

Jean-Philippe Behr

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