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Hachette : le directeur général, Fabrice Bakhouche, va quitter le groupe

Selon nos informations, le directeur général délégué du leader français de l’édition s’apprête à quitter son poste, après six années passées au sein du groupe.

Les prochaines pages de l’histoire d’Hachette s’écriront sans Fabrice Bakhouche. Selon nos informations, l’actuel numéro un bis du groupe, aux côtés de Pierre Leroy, s’apprête à quitter le leader tricolore de l’édition, après six années passées au sein de la société. Celle-ci doit passer, à l’automne, dans le giron de Vivendi, dont l’OPA sur le groupe Lagardère est en très bonne voie pour recevoir l’aval de la Commission européenne.

Ce qui n’a pas empêché celle-ci d’annoncer, mardi, qu’elle ouvrait une enquête sur une éventuelle prise de contrôle anticipée de Lagardère par Vivendi – si les faits sont avérés, le groupe contrôlé par la famille Bolloré pourrait se voir infliger une amende pouvant atteindre jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires total. En réaction, Vivendi a déclaré que cette enquête « ne remet pas en cause l’autorisation de l’acquisition de Lagardère par Vivendi rendue par la Commission européenne ».

Enarque, Fabrice Bakhouche a notamment été le directeur général adjoint de l’AFP – avant de faire un long détour par la politique en tant que conseiller des médias et du numérique de Jean-Marc Ayrault à Matignon, puis directeur de cabinet de Fleur Pellerin à la Culture -, et d’entrer chez Hachette au poste de directeur de la stratégie en 2017.

Diversification

Un an plus tard, il grimpait un échelon en devenant secrétaire général et directeur de la gestion. Puis en 2021, il avait été nommé directeur général délégué d’Hachette – tandis que Pierre Leroy devenait PDG -, après le départ d’Arnaud Noury. Ce dernier avait été débarqué pour avoir pris position dans la presse contre un « démantèlement insupportable » de la société qu’il dirigeait depuis dix-sept ans et pour avoir multiplié les piques contre Vivendi.

Chargé de la gestion opérationnelle au quotidien d’Hachette, numéro trois mondial de l’édition (hors secteur professionnel), Fabrice Bakhouche a mis ses pas dans la vision stratégique d’Arnaud Noury. Il avait accentué l’internationalisation du groupe, tout particulièrement aux Etats-Unis. A l’été 2021, le groupe y avait fait l’acquisition de l’éditeur Workman pour 240 millions de dollars.

Un bilan solide

Sous sa houlette, Hachette a aussi poursuivi sa diversification en rachetant Paperblanks, (la deuxième marque mondiale de carnets haut de gamme derrière Moleskine). Le groupe est aussi devenu le numéro deux français des jeux de société, derrière Asmodee, via une flopée de rachats (Catch Up Games, La Boîte de Jeu, Hiboutatillus). Ces deux dernières années, Hachette s’est aussi déployé sur le numérique, en se lançant notamment sur le métavers avec un monde virtuel coconstruit avec la start-up PowerZ et a su accompagner le développement du phénomène #booktok sur TikTok en éditant notamment des livres de l’autrice américaine à succès Colleen Hoover.

Surtout, Fabrice Bakhouche part sur un bilan solide en matière de résultats financiers. L’an passé, Hachette a enregistré un revenu global de 2,75 milliards d’euros – en légère baisse de 1,9 % à périmètre comparable sur un an -, mais largement supérieur à 2019 (2,38 milliards). Dans le même temps, le groupe a su maintenir un taux de marge opérationnelle à deux chiffres. Un niveau de rentabilité supérieur aux années pré-Covid, en dépit de la crise du papier et de la hausse globale des matières premières.

Lors du dernier semestre, Hachette a su faire face aux vents contraires du marché mondial de l’édition, en enregistrant une croissance de 1,6%, sur un an à données comparables, – à l’échelle du groupe, Lagardère a vu ses revenus grimper de 19% sur la période, grâce au rebond spectaculaire (+32,4%) du Travel Retail, son premier foyer de revenus devant l’édition.

 

Lire : Les Echos du 25 juillet

 

Jean-Philippe Behr

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