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« Je n’arrivais plus à gérer ce trop-plein d’infos » : ces citoyens partisans de la diète médiatique

Envahissante voire anxiogène, l’actualité peut apparaître telle une vague qui va tout submerger. À l’occasion de la publication de son baromètre des médias jeudi 20 janvier, « La Croix L’Hebdo » a rencontré d’anciens « accros à l’info » qui ont entrepris une diète médiatique pour comprendre leur réaction et leurs attentes.

« Alors que vous étiez fidèles, à plusieurs médias, avez-vous ressenti à un moment le besoin de couper le robinet de l’info ? » Notre appel à témoignages, lancé en novembre dernier sur le réseau social Twitter et des canaux plus traditionnels, a vite suscité des réponses passionnées. L’étonnement de la part des « satisfaits » de leurs médias mais surtout la reconnaissance d’autres personnes, soulagées de pouvoir exprimer leur « mal-être » face au flot de l’info dont elles ne savent pas toujours que faire.

Depuis vingt ans, la configuration des médias a profondément changé, avec une accélération du temps, la création des chaînes en continu ou l’irruption des plateformes (Facebook, Google, etc.) et ces évolutions ont elles-mêmes bouleversé le rapport des publics à l’information.

Après l’overdose, le sevrage

Dès 2005, Jean-Pierre et Monique, alors salariés dans les réseaux ferrés à Marseille, ont éprouvé le besoin de « basculer vers l’apaisement ». Ils se réveillaient avec France Inter, écoutaient France Info en voiture, ne rataient pas le journal de 20 heures. « Avec les retransmissions en direct des guerres en Afghanistan, en Irak, de l’attentat du 11-Septembre… j’ai senti un stress monter en moi, une saturation », se souvient Jean-Pierre.

À 71 ans aujourd’hui, ce retraité devenu mélomane ne regrette pas de se réveiller en musique, et parfois avec France Culture, dans son lumineux appartement avec vue sur la Bonne mère. Il lui arrive d’acheter de la presse écrite. Et il observe le décalage avec des amis qui « regardent en boucle CNews ou BFM », avec l’impression qu’ils attendent « le clash, l’avilissement, l’extraordinaire » et s’en rendent malheureux.

Les années 2018 et 2019, marquées par l’affaire Benalla, des événements climatiques extrêmes, le mouvement des gilets jaunes ou encore l’arrivée d’Éric Zemmour sur CNews, ont détourné de l’information plusieurs de nos témoins. Ugo, forcé d’utiliser sa voiture pour travailler, a éprouvé un sentiment de « trahison » de la part de médias et d’éditorialistes « privilégiés » imperméables aux « revendications initiales » des gilets jaunes. Boby, étudiant de 23 ans, a soudain été « beaucoup trop déprimé » par l’actualité tant elle…

Lire la suite : La Croix du 21/1/22

Pascal Lenoir

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