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La loi sur la lecture adoptée en Italie : un prix unique, enfin

Des mois d’attente, un blocage au Sénat, mais finalement la législation est adoptée. La loi sur la lecture vient de recevoir l’approbation nécessaire pour que l’Italie se dote d’un outil de régulation du marché du livre. Elle signe la fin des remises qui perturbaient l’industrie — et mettaient à mal l’ensemble de la chaîne.

Le Palazzo Madama de Rome a résonné unanimement : la loi dite de promotion et de soutien à la lecture a été entérinée par la majorité des sénateurs présents. « Un pas en avant important. Nous travaillons désormais à une législation pour l’édition », indique le ministre de la Culture, Dario Franceschini. Et d’évoquer un modèle similaire à celui qui soutient depuis des années la production cinématographique.

Lire Actualitté du 6/2/20
Or, avec cette loi, bien des choses se profilent pour l’industrie du livre. 3,25 millions € de crédits d’impôt supplémentaires pour la librairie, la création d’une capitale italienne du livre, des campagnes de promotion dans les écoles — et le plafonnement à 5 % de la remise possible sur le prix de vente. Une approche qui vise à aider les acteurs indépendants, libraires comme éditeurs — et par conséquent les auteurs.

Capitale du livre

Ce projet de capitale italienne du livre s’incarnera par une subvention de 500.000 € accordée à la réalisation de projets littéraires dans l’une des villes du Bel Paese. Il a été monté à l’image du titre de capitale mondiale du livre, décerné chaque année par l’UNESCO. Or, depuis 2001 que l’ONG attribue cette récompense, Turin fut la seule ville d’Italie à en bénéficier, en 2006.
Le titre sera décerné chaque année, à compter de 2020, en s’appuyant, pour élire la cité, sur les dossiers de candidatures qui seront remis.

 

La remise plafonnée

Pour Paolo Ambrosini, président de l’association des libraires italiens, la loi « représente une étape importante […], un renversement de la tendance en regard de ce qui s’est fait ces dernières années pour la promotion de la lecture. Cela ne peut pas passer par la seule remise ».
À ce jour, la législation autorisait 15 % de rabais, maximum, dont seules quelques chaînes de librairies — ou bien entendu Amazon Italie — appliquaient avec méthode. Or, elle avait pour conséquence invisible d’augmenter le prix de vente public, afin de compenser cette perte… Le passage à 5 % ne fait pas disparaitre totalement la concurrence, mais limitera les dégâts.
D’autant que les établissements peuvent procéder à des promotions, une fois par an, de 15 % — une action commerciale que seuls les éditeurs peuvent maîtriser aujourd’hui. Ces derniers bénéficieront d’une capacité de remise maximale revue de 20 à 25 %. Enfin, les livres scolaires restent à 15 % de remise…

Pascal Lenoir

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