CCFI

La région Nouvelle-Aquitaine vole au secours de la papeterie Condat

Plus gros employeur privé de Dordogne, le site industriel en difficulté reçoit un prêt de 19 millions d’euros de la région Nouvelle-Aquitaine pour entamer sa mue vers la production de papier pour étiquettes. Un projet de construction de chaudière biomasse, aidé par l’Ademe, va également être lancé.

 

L’horizon s’éclaircit pour la papeterie Condat, le plus gros employeur privé de Dordogne. Les pouvoirs publics vont finalement mettre la main au portefeuille pour aider au retournement de l’entreprise, dont la fermeture avait été sérieusement envisagée par son actionnaire espagnol Lecta. La région Nouvelle-Aquitaine a voté cette semaine un prêt de 19 millions d’euros. « Cette aide est la plus importante jamais engagée par le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, car c’est un site industriel majeur en secteur rural », déclare aux « Echos » Alain Rousset, son président. Au Lardin-Saint-Lazare, sur les bords de la Vézère, le site emploie encore 460 salariés après en avoir compté plus de 1.000.

 

Si le conseil régional voulait éviter « une catastrophe sociale et territoriale aux conséquences dramatiques », il fait aussi le pari que Condat devienne demain son fleuron grâce à une diversification. Le prêt à taux zéro accordé par la région vient soutenir un investissement de près de 60 millions d’euros envisagé par le groupe espagnol pour construire une nouvelle ligne de production de papier pour étiquettes adhésives.

 

Ce marché est en forte progression, grâce à l’essor du e-commerce, alors que celui du papier couché graphique – l’activité historique de Condat-, destiné à l’impression, aux revues et livres d’art, est en déclin continu. Entraînant par exemple  la disparition d’un fleuron de l’industrie comme Arjowiggins.

 

Le site de Condat, qui disposait de trois lignes de production, n’en compte plus que deux, dont l’une est arrêtée et fera l’objet de cet investissement. La région a d’ailleurs financé la formation de 183 salariés au fonctionnement de la future ligne de production pour un montant de 450.000 euros.

Le problème du prix de l’énergie

 

Si le dossier Condat s’est avéré compliqué c’est que les difficultés du site, gros consommateur d’électricité et de vapeur, étaient aussi liées au prix de l’énergie. Pendant des années, l’industriel a pu équilibrer son activité grâce au tarif de rachat de son électricité produite sur place grâce à la cogénération fonctionnant au gaz. « Il y a quelques années, cette politique de rachat s’est arrêtée, rendant structurellement le site déficitaire », explique-t-on au conseil régional. Depuis 2013, les difficultés se sont accumulées pour le site et son actionnaire espagnol exigeait une baisse du prix de l’électricité, plus élevé en France que dans d’autres pays européens, avant de lancer de nouveaux investissements.

 

C’est ce long dialogue de sourds entre l’Etat et l’industriel, difficilement arbitré par les collectivités, qui semble avoir trouvé une issue. En parallèle de ses investissements industriels, l’usine va lancer la construction d’une chaudière biomasse qui bénéficiera d’une aide de l’Ademe à hauteur de 14 millions d’euros. « D’ici trois ans, on peut espérer avoir une entreprise opérationnelle sur un marché porteur tout en ayant réglé ce problème du prix de l’énergie », indique un bon connaisseur du dossier à la région.

 

Lire : Les Echos du 12 février

 

Jean-Philippe Behr

Nos partenaires

Demande d’adhésion à la CCFI

Archives

Connexion

Vous n'êtes pas connecté.

Demande d’adhésion à la CCFI