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L’ancien président d’Ouest-France Louis Estrangin est mort

Il aurait eu 105 ans en juillet prochain. Louis Estrangin, directeur (1965-1970) puis président (1970-1984) du journal Ouest-France avant François Régis Hutin, est décédé lundi 11 février.

 

« Le difficile, ce n’est pas de faire son devoir ; c’est de savoir ce qu’il est », aimait répéter Louis Estrangin, fils d’agriculteur, agriculteur lui-même pendant plus de vingt ans.

 

Né le 24 juillet 1914 à Marseille, licencié ès lettres, diplômé d’études supérieures d’histoire et de géographie après des études à Marseille, Aix-en-Provence, Lyon et Paris, Louis Estrangin, secrétaire général de la Jeunesse étudiante chrétienne (1936-1938), commença dans la vie active comme professeur à l’école Saint-Martin-de-France à Pontoise (1936-1939), avant de devenir, comme son père, agriculteur jusqu’en 1964, reprenant l’exploitation familiale à Grasse.

 

À ce titre, il fut président d’honneur de la Fédération nationale des centres d’études techniques agricoles et de la Fédération nationale des organismes de gestion agricole. Mais aussi membre du bureau des Semaines sociales – cercle de réflexion démocrate-chrétien fondé par son père en 1904 –, du comité Rueff-Armand, de la commission des comptes de la nation (1961-1967), membre de section au Conseil économique et social (1960-1961, 1964-1965), membre du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (1965-1967) et de la commission de l’Information économique pour le VIe Plan.

Le souci de la promotion humaine

 

« Victime de l’évolution agricole » dans sa ferme située à 1 000 m d’altitude, Louis Estrangin change de cap et se dirige alors vers le monde de l’édition. Nommé en 1965 directeur de la promotion et des ventes à la Maison de la Bonne Presse (Bayard), il devient la même année gérant puis directeur de Ouest-France, en remplacement et à la demande de Paul Hutin-Desgrées, cofondateur du quotidien.

 

« Son souci de la promotion humaine fait de lui le fidèle continuateur des fondateurs de cette maison dont il saura assurer l’indépendance, écrivait Paul Hutin-Desgrées le 4 juin 1965 à la une d’Ouest-France. Son dynamisme, son sens de l’organisation et ses compétences lui ont valu d’être choisi pour des responsabilités qu’il n’a pas ambitionnées en même temps que pour une mission à laquelle il était exceptionnellement préparé ».

Au service de l’information

 

Cette fonction de directeur, Louis Estrangin l’assure pendant cinq ans avant de devenir président du conseil d’administration d’Ouest-France en octobre 1970, poste qu’il occupera jusqu’en 1984 quand il devient président d’honneur et administrateur du journal, remplacé par François Régis Hutin. « Au moment de me retirer, écrivait-il le 28 novembre 1984, je tiens à vous dire à vous tous, lectrices et lecteurs d’Ouest-France, combien j’ai été heureux de contribuer au service de l’information de cette grande région de l’Ouest, en dirigeant ce journal qui se veut le plus ouvert et le plus honnête possible, qui demeure inspiré par les valeurs fondamentales que sa devise même rappelle : Justice et Liberté ».

 

Entre-temps, il avait été élu en 1970 vice-président de la Confédération de la presse française, président du groupement des grands régionaux (1968-1971), vice-président du Syndicat national de la presse quotidienne régionale (1971-1984), président du groupement d’intérêt économique Inter-France-Quotidiens (1972-1976), PDG d’Havas Atlantique publicité et président de la Coopérative de la presse quotidienne régionale. Louis Estrangin fut également vice-président de l’Agence France-Presse entre 1976 et 1984 et membre de son conseil supérieur depuis 1985.

 

Il était chevalier de la Légion d’honneur (à titre militaire) et officier du Mérite agricole.

À sa famille, à ses enfants, le journal Ouest-France présente ses plus sincères condoléances.

 

Lire : Ouest-France du 12 février

 

Jean-Philippe Behr

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